Roger N. Shepard est professeur de psychologie à l'Université de Stanford. Auparavant il était professeur puis directeur des laboratoires de psychologie de Harvard et, durant les 8 années précédentes, membre de l'équipe technique puis directeur de département aux Laboratoires Téléphoniques Bell. Il a obtenu son doctorat en psychologie expérimentale à Yale (en ), et a publié quelques 30 articles scientifiques et techniques sur la perception humaine et la mémoire et sur des méthodes informatiques pour la découverte de similitudes dans de grands ensembles de données. Bien qu'il ait depuis longtemps un intérêt pour le problème des ovnis, ceci est son premier article sur ce sujet particulier.
Même si notre intérêt est l'étude des ovnis en tant que type de phénomène physique extraordinaire (qu'il soit naturel, ou, peut-être, d'origine intelligente, extraterrestre), notre étude ne peut ignorer le fait indubitable que presque tous nos éléments proviennent — non pas d'instruments de mesure physique — mais d'observateurs humains. Jusqu'ici, cependant, nous avons toujours fait peu de cas de l'observateur humain. En fait, en négligeant d'exploiter les techniques liées à la psychologie qui permettraient aux observateurs de bien plus exploiter leurs capacités remarquables de perception et de reconnaissance, nous pourrions bien avoir tourné le dos à la possibilité d'obtenir des éléments de la part d'observateurs indépendants qui pourraient se révéler suffisamment convergents et définis pour que l'on mette en évidence la nature véritable du phénomène.
L'examen scientifique d'un ensemble de phénomènes devient possible chaque fois que ceux-ci montrent un certain degré d'ordre ou de similarité. L'étude scientifique est bien sûr grandement facilitée lorsque, comme en astronomie, l'ordre émerge sous la forme d'une structure espace-temps des événements eux-mêmes. Alors, et seulement là, on peut s'arranger pour avoir des observateurs correctement entraînés suitably "training" powerful et, par conséquent nécessairement, des instruments très directionnels d'enregistrement et de mesure au bon endroit au bon moment.
En fait, contrairement aux phénomènes astronomiques, ceux piètrement qualifiés d'"Objets Volants Non Identifiés" ("OVNIs") ou (avec peut-être moins d'implication quant à leur nature véritable) "Phénomènes Aériens Non identifiés" semblent parfois pratiquement inaccessibles à l'étude scientifique. Bien sûr les phénomènes rares et passagers sont assez difficiles mais, s'ils sont en plus totalement capricieux et imprévisibles lorsqu'ils interviennent, alors la méthode scientifique est vaine et nous en sommes réduits à attendre chaque nouvel événement dans le même état primitif de docilité et d'incompréhension.
Le succès répété de la science, cependant, nous a encouragé à toujours rechercher les similarités et l'ordre même lorsqu'aucun n'apparaît de prime abord. Et, bien qu'une étude scientifique devienne évidemment énormément plus difficile lorsque les occurences des phénomènes ne vérifient aucun schéma prédictible dans l'espace et le temps, il reste une possibilité tant qu'une certaine régularité existe au sein des phénomènes eux-mêmes — chaque fois qu'ils arrivent. Ainsi, dans le domaine de la psychopathologie, même si certains phénomènes psychologiques (tels que, disons, des épisodes psychotiques) intervenaient de manière complètement imprévisible — touchant n'importe quelle personne à n'importe quel moment, pratiquement au hasard — nous pourrions tout de même étudier les schémas internes de tels épisodes lorsqu'ils surviennent. Nous pourrions par exemple découvrir que lorsque le symptôme A apparaît, il est habituellement suivi du symptôme B, mais plus rarement du symptôme C, et ainsi de suite. Ceci, aussi, est un type de prédictibilité et peu même déboucher sur un certain degré de compréhension et peut-être, à terme, à une méthode de traitement.
De la même manière, dans le cas d'épisodes d'ovnis, il pourrait être possible de découvrir certaines régularités ou schémas au sein de ces épisodes même si tout schéma global clair dans leurs événements seuls (à l'exception, peut-être de la tendance à des concentrations locales non prévisibles dans l'espace et le temps) continue à nous échapper. Ceci ne veut pas dire que les efforts — tels que ceux de Aimé Michel s1Michel, A.: Flying saucers and the straight-line mystery. New York: Criterion Books, 1958. et de Jacques Vallée et Vallée s2Vallee, J., and Vallee, J. Challenge to science: The UFO enigma. Chicago: Regnery, 1966. — pour détecter un schéma global ne devraient pas être poursuivis, mais simplement que la tentative d'une étude scientifique n'a pas besoin d'attendre des résultats positifs de ces efforts.
Dans le même temps, une étude scientifique de ces phénomènes n'est pas impossible — juste plus difficile. Ceci parce que nous faisons face pour majeure partie à un problème — pas celui des mesures physiques — mais d'interprétation de signalements verbaux. Nous faisons face, en somme, à un problème plus appréhendable par les méthodes du psychologue que par celles du physicien.
Le principal objectif de cette note est de proposer que, en dépit de l'état relativement primitif du développement de la science psychologique, les scientifiques de la psychologie, les sociologues et même, en fait, les spécialistes des forces de l'ordre aient conçu des techniques qui pourraient être aussi bien appliquées plus avant dans l'étude scientifique des ovnis.
Par ceci je n'entends pas suggérer que la plupart des signalements d'ovnis puissent être probablement démontrés comme provenant de pures aberrations psychologiques telles que des illusions, hallucinations, illusions, images différées, et autres choses semblables. Au contraire, un examen attentif de la plupart des cas les mieux documentés m'a convaincu — au moins en tant que psychologue ayant étudié assez largement les domaines de la perception normale et psychopathologique — que très peu de ces cas pouvaient être expliqués de cette manière. En fait, il me semble qu'affirmer que les ovnis signalés même par des citoyens, en tout apparence responsables, représenteraient les éccueils d'un caractère fondamentalement psychopathologique est généralement l'œuvre de personnes ayant négligé d'étudier attentivement la littérature de psychopathologie, ou celle consacrée aux ovnis, ou (dans de nombreux cas, je le crains) les deux.
J'ai jusqu'ici ignoré les signalements émanant de ceux que l'on appelle "contactés" et cultistes associés qui semblent former une classe relativement distincte et qui sont généralement facilement identifiables sans qu'il soit besoin d'une formation psychologique étendue. Autant que possible, j'aimerai aussi mettre de côté les signalements issus d'auteurs de canulars [out-and-out]. Evidemment, cependant, ceux-ci présentent un sujet relativement plus problématique sur lequel nous devrons revenir plus tard — en particulier en relation avec les photographies et autres types de preuves physiques supposées.
Bien sûr il y a toujours des cas ambigüs qui sont difficiles à placer avec certitude dans le triangle défini par les 3 "coins" psychologiquement distincts représentant le contacté illusionné, les farceurs conscients, et le témoin involontaire, mais responsable, d'un phénomène réel mais troublant. Cependant, comme cela a souvent été remarqué, l'existence du crépuscule ne nous décourage pas de distinguer la nuit du jour — et ne devrait pas.
En fait, la science procède généralement plus rapidement en se concentrant d'abord sur les cas les plus purs et les mieux définis, et en laissant pour plus tard toute opération de "nettoyage" relative au traitement des cas restants qui sont à divers degrés compliqués, entremellés, désordonnés, limites, ou obscurs. Ainsi le sociologue qui est avant tout intéressé par l'étude de la formation et la perpétuation de systèmes de croyances illusoires feront bien de se concentrer précisément sur les membres de cultes de "contactés", dont les exemples archétypes sont situés dans le sud-ouest des Etats-Unis et qui sont largement constitués de personnes (souvent en majorité des femmes en milieu de vie) dotée d'une éducation formelle relativement réduite et avec un historique de croyances professées dans le mystique, le spirituel, et l'occulte. De même, un psychologue clinique intéressé par les manières par lesquelles un comportement adulte socialement responsable émerge ou ne parvient pas à émerger du comportement de jeu et de test de l'enfance pourrait apprendre des choses d'une étude intensive d'un cas quelconque parmi ceux presques canoniques de garçons adolescents qui, souvent par 2 et conformément à un schéma régulier presque tiringly, obtiennent une notoriété au moins temporaire en soumettant leur photographie d'une "soucoupe volante" — pleine de dômes, antennes et, peut-être ouvertures et ailerons.
Just so, si nous sommes, comme ici, principalement préoccupés par la possibilité de phénomènes inexpliqués mais objectifs ayant lieu dans notre atmosphère, alors nous devrions éviter non seulement les 2 sortes de cas purs qui viennent d'être mentionnées, mais aussi les divers cas plus-ou-moins obscurs ou mal-définis tombant quelque part dans le "triangle" (en fait, jeter ensemble tous ces cas intermédiaires, sans considération adéquate pour la fiabilité ou la crédibilité de chaque rapport — comme certains enquêteurs ont tendu à le faire dans l'objectif de compiler des statistiques globales concernant "l'activité ovni" — peut, je pense, mener à une image largement non interprétable. De fait, il n'y a alors aucune manière d'évaluer ou de séparer le "bruit" auquel a contribué le contacté, le farceur et, bien sûr, les nombreux citoyens de bonne foi qui, dans des circonstances inhabituelles, continueront à mal identifier des phénomènes familiers). Plutôt, nous nous attendons à apprendre beaucoup d'une étude intensive de ces nombreux cas représentés par le "coin" restant du triangle dans lequel convergent les indices de témoins apparemment involontaires, indépendants et responsables pointant vers l'événement d'un phénomène objectif de caractère inexpliqué.
Même si notre principal intérêt est porté, alors, sur l'objectif inexpliqué et les phénomènes présumés physiques qui pourraient générer de tels signalements d'ovnis, notre problème reste autant psychologique que physique. De fait, le large volume de données sur lequel nous devons baser notre investigation scientifique provient — non pas d'enregistrements physiques ou d'appareils de mesure — mais uniquement d'un ou plusieurs observateurs humains. De plus il s'agit d'observateurs qui n'ont pas été, à l'évidence, sélectionnés pour leurs capacités d'observation ou de description et qui ont également de bonnes raisons d'être réticents — en particulier au regard de la probabilité de ridicule, souvent encouragé, curieusement, par les enquêteurs eux-mêmes militant pour la recherche de la vérité s3Fuller, J. G.: Incident at Exeter. New York: G. P. Putnam's Sons, 1966, (Also Berkeley Medallion Paperback, TM 757,375), pp. 211-220 s4Weitzel, W. ... Into the middle of hell. Flying saucers: UFO reports #3. New York: Dell Publishing Co., 1967. pp. 38-49..
C'est ici, sûrement, que nous avons été le plus glaringly néglients dans nos efforts pour placer l'investigation des ovnis sur une base scientifique. Nous avons, simplement, échoué à faire partout un usage plein de l'instrument d'enregistrement et de mesure à notre disposition : c'est-à-dire, notre témoignage humain involontaire.
Maintenant il est vrai que l'une des techniques psychologiques les plus exotiques, la régression hypnotique, a déjà été tentée avec des résultats intéressants — si considérablement moins que concluants — dans au moins 1 cas d'ovni de nature plutôt sensationnelle s5Fuller, J. G. The interrupted journey. New York: Dial Press, 1967, (Also Dell Paperback 4068).. Cependant, bien que des déclarations étonnantes aient parfois été faites pour le type de détails pouvant être rétrouvé sous hypnose s6e.g., par McCulloch dans Von Foerster, H. (Ed.) Cybernetics: Transactions of the eighth conference. New York: Josiah Macy, Jr. Foundation, 1952, p. 100, les résultats d'expériences contrôlées sur la précision du souvenir ont généralement été moins impressionnantes s7Reiff, R., and Scheerer, M. Memory and hypnotic age regression. New York: International Univ. Press, 1959. . Plus fiable, à mon avis, sont des techniques basées sur certains faits psychologiques d'un caractère plus banal mais mieux compris.
Il est, je suppose, un fait familier pour nous tous que nous pouvons accumuler et nous souvenir de bien plus d'information que nous ne pouvons facilement en communiquer aux autres. Contrastez, par exemple, avec quelle facilité nous reconnaissons le visage d'un ami dans une foule et combien peut être difficile de décrire ce visage à toute autre personne peut alors nous en convaincre. Assez généralement, nos capacités de reconnaissance excèdent nos capacités de description (et, en fait, surpassent tout ce que nous avons jusqu'ici été capable d'accomplir via un instrument physique ou une machine). Dans une expérience sur la mémoire de reconnaissance, j'ai une fois présenté à des sujets humains plus de 600 images différentes, une après l'autre, et découvrit qu'elles pouvaient immédiatement faire la distinction entre ces "vieilles" images et d'autres "nouvelles" complètement comparables avec une précision moyenne de plus de 98 % s8Shepard, R. N. Recognition memory for words, sentences and pictures. Journal of Verbal Learning and Verbal Behavior, 1967, 6, 156-163. (a) . Même si le test n'était pas donné avant une semaine, les discriminations entre "vieilles" et "nouvelles" images étaient toujours correctes à 92 %. De plus, l'avantage de la reconnaissance sur la description verbale, devrait devenir particulièrement prononcé lorsque l'objet ou l'événement à se souvenir n'est pas familier et, donc, pas "capturé" de manière unique ou succinte par des termes ou libellés facilement accessibles.
Encore et encore, les témoins d'"OVNIs" ont fourni des descriptions qui, alors qu'elles suggèrent fortement qu'une vision claire a été obtenue d'un objet ou phénomène extraordinaire bien défini, laissent l'enquêteur dans l'ocscur quant à son apparence ou son comportement précis. Un objet "métallique tournant" vu de près est décrit, par exemple, comme étant "en forme de champignon" ou une "toupie renversée". Mais que cela signifie-t-il ? Quelle sorte de champignon ? Avec ou sans sa tige ? Et qu'est-ce qui sur Terre (!) est désigné par, précisément, un "toupie renversée de 30 pieds" ?
Certains psychologues ont étudié expressement les manières dont les gens arrivent à décrire à d'autres des objets
presque indéfinissables s9Krauss, R. M., & Weinheimer, C. Changes in reference phrases as a function of frequency of usage in social
interaction: a preliminary study. Psychonomic Science, 1964, 1, 113-114.
s10Krauss, R. M., & Weinheimer, S. Concurrent feedback, confirmation, and the encoding of referents in verbal
communication. Journal of Personality and Social Psychology, 1966, 4, 343-346.. Souvent une personne
sentira que le terme ambigü qu'il emploie (comme, par exemple, une "toupie renversée") convient bien. Ce peut être
parce qu'il imagine une interprétation particulière (e.g un jouet particulier avec lequel il a joué étant enfant).
Pour l'auditeur qui n'a pas cette image particulière en tête, cependant, la description pourrait se révéler sans
signification ou, pire, complètement trompeuse s11Glucksberg, S., Krauss, R. M., & Weisberg, R. Referential communication in nursery school children: Method and
some preliminary findings. Journal of Experimental Child Psychology, 1966, 3, 333-342.. Une indication
du même type de problème est la tendance des témoins à dire des choses comme cela avait la taille d'un ballon de
rugby
[football américain]. D'autres circonstances rendent clair qu'ils doivent se réferrer à sa taille
visuelle apparente plutôt qu'à sa taille réelle, physique (qui pourrait, après tout, difficilement être estimée sans
également connaître sa distance réelle, physique). Plus pertinemment ici, il semble qu'ils parlaient vraiment plus
de sa forme que de sa taille. Il est possible que la présence, pour parler ainsi, d'une image très vivante dans
l'esprit du témoin l'amène à perdre de vue la totale inadéquation de son codage verbal de cette image.
Ce problème est déjà implicitement reconnu dans certaines situations de préoccupations pratiques objectivement plus pressantes. Les enquêteurs dans des cas d'homicide ne laissent pas le contenu avec les descriptions faibles et floues typiquement offertes par un témoin mais, en plus, peuvent employer un artiste compétent en la matière (tel que Richard Kenehan du Département de Police de New York) pour travailler avec le témoin afin de reconstruire une probabilité utilisable du visage du témoin. On peut demander au témoin de sélectionner yeux, sourcils, nez, bouche ou oreilles à partir de séries systématiquement échelonnées en taille et forme. Le témoin peut alors aider à ajuster leurs positions sur la silhouette d'un visage. Cela fournira généralement un stimulus suffisamment concret pour permettre au témoin, au final, d'être raisonnablement explicite quant à des rafinements supplémentaires concernant les cheveux, teintes, lignes, cicatrices, asymmétries, et ainsi de suite. Dans un certain nombre de cas (tels que celui récent où Richard Speck fut accusé du meurtre de plusieurs étudiantes infirmières à Chicago) quelque chose de ce genre construit de cette manière d'après un unique témoin survivant a prouvé être remarquablement précis et, dans plus d'un cas, a de fait mené à l'appréhension du criminel s12Schumach, M. Palette-packing cop. New York Times Magazine, August 24, 1958..
Ceci fournit peut-être la justification la plus directement pertinente pour the one central point that I want to leave with those concerned with the investigation of UFO's. En bref, c'est ceci : même lorsqu'un événement intervient sans avertissement, laisse peu de temps pour une observation attentive et, en fait, occasionne une peur et une anxiété extrêmes, le témoin moyen retient souvent un enregistrement précis, presque photographique de l'événement — un enregistrement, de plus, qui peut être largement recouvert par lui même s'il manque de mots pour le décrire lui-même. Il est possible alors, qu'en ne permettant à nos enquêtes que de dépendre uniquement du choix de mots inadéquats, trompeurs et, oui, parfois même risibles de notre informateur, que nous ne lui rendions pas — pas plus qu'à nous — service.
À l'évidence, dans le cas des ovnis, la valeur de l'information fournie par un seul témoin isolé — quelle que puisse être le niveau de détail — est, en elle-même, toujours relativement réduite (sauf, bien sûr, pour le témoin lui-même !). Pour cette raison, du point de vue de toute autre personne, il y a toujours au moins la possibilité d'une hallucination, illusion ou, plus probablement, d'une pure et simple fabrication. Ceci est largement amplifié par le manque relatif de valeur probante parmi les nombreuses photographies détaillées prétendumment prise d'ovnis par des témoins solitaires.
C'est seulement lorsqu'apparaît une autre correspondance inexplicablement proche entre l'information fournie par 2
témoins indépendants ou plus que la preuve devient at
all compelling at the public or scientific level. But we do not provide for even the possibility of a close
correspondence unless we elicit sufficiently detailed information. Ainsi, lorsqu'une personne signale avoir vu un
objet luisant en forme de champignon
alors qu'un témoin éloigné fait référence au passage d'une toupie
renversée
, nous avons peu de fondements pour évaluer la probabilité qu'ils aient tous les 2 observé un objet
physique -- sans parler du même objet physique.
Maintenant il est vrai que certaines régularités suggestives ont déjà émergé dans les signalements plus ou moins spontanés des observateurs. Parmi les plus courants, par exemple, sont les références fréquentes aux formes de disques, aux vitesses extraordinaires, aux brusques changements de couleur et de direction et, peut-être de façon plus saissante encore, au type de descente en qualifié de "pendule" ou de "feuille morte". Pourtant, bien plus d'informations détaillées concernant des choses comme la forme pourraient vraisemblablement être extraites par des techniques (apparentées à celles déjà utilisées dans les cas criminels) conçues pour tirer pleinement parti des pouvoirs de reconnaissance généralement inexploités mais largement plus discriminants des témoins.
L'idée ici, est qu'une telle information plus détaillée n'est pas seulement nécessaire en soi. Elles est nécessaire, avant même cela, parce que l'établissement de la validité-même de l'information en question s'articule sur la démonstration de ce type de correspondance point-pour-point entre des signalements, qui ne devient possible que lorsque ceux-ci sont suffisamment détaillés. Si 2 témoins indépendants disent tous 2 avoir vu un objet en forme de disque à à peu près les mêmes moment et lieu, ce n'est pas suffisamment contraignant (à l'évidence ! Puisque cela est déjà arrivé de nombreuses fois). Mais, si des artistes travaillant avec les 2 témoins, indépendamment, construisent des images de ce qui apparaît être exactement le même objet ou, alternativement, si les 2 témoins pointent indépendamment exactement le même dessin ou la même photographie dans un tableau de 50 images différentes ou plus de ces objets, alors la coïncidence devient plus intéressante (et, bien sûr, si les images reconstruites ou sélectionnées de cette manière se sont simplement révélées coïncider, aussi, avec une véritable photographie prise à ce moment, nous devrions au moins ouvrir la porte à des mesures plus précises de science physique -- y compris les méthodes photogrammétriques puissantes sophitistiquées développées pour l'analyse et l'interprétation des photographies lunaires).
L'établissement d'une procédure pré-testée et standardisée de reconstruction de l'information par le type de techniques orientées psychologiquement envisagées ici, de plus, serait incomparablement plus économique que la mise en œuvre d'autres schémas plus physiquement orientés qui ont parfois été proposés — tels que la construction d'un vaste réseau de stations radar-et-caméra automatiques. Ceci parce que, au lieu d'avoir à couvrir simultanément tous les sites possibles à l'avance, nous pourrions simplement nous déplacer pour récupérer l'information souhaitée après qu'un incident ait été signalé pour la 1ʳᵉ fois.
Il y a, cependant, un aspect inévitable de type d'approche psychologiquement orienté proposé ici que je considère, tout de même, comme plutôt regrettable. Dans la mesure où toutes images détaillées reconstruites à l'aide de ces techniques sont rendues publiquement accessibles, nous ne pouvons garantir que les images obtenues par des témoins ultérieurs auront le gage d'indépendance dont nous avons besoin. En conséquence, des précautions de sécurité relativement strictes devraient être imposées sur les reconstructions plus détaillées, si l'on ne veut compromettre l'objectif purement scientifique de l'investigation.
Le besoin de s'assurer de l'indépendance de l'information fournie par les différents témoins est en fait si grand que l'on peut douter de la fiabilité de se baser autant sur des images différentes reconstruites avec l'aide du même artiste. Malgré les meilleures intentions de l'artiste, il pourrait involontairement orienter différents témoins à vers des canaux semblables à travers des repères subtils, peut-être inconscients s13Rosenthal, R. Experimenter effects in behavioral research. New York: Meredith Publishing Co., 1966.. De plus, même si un artiste différent pouvait être disponible pour chaque témoin, nous aurions toujours le même problème d'évaluer la probabilité que 2 images construites de cette manières pourraient se révéler semblables uniquement par hasard.
Pour ces raisons et des raisons de faisabilité, de praticité et d'économie, il serait préférable de développer un ensemble de supports standardisés contenant une série de formes graduées suffisamment représentatives auxquelles chaque témoin pourrait répondre indépendamment. Certains de ces supports seraient nécessaires, dans tous les cas, pour fournir un stimuli adapté à tapping les capacités de reconnaissance des témoins. Possibly even separate arrays should be constructed for distinguishable parts such as "domes" or other projections (just as separate series of eyes, or mouths may be helpful to the witness in criminal cases). By means of suitable standardization and control in the preparation and presentation of such materials, then, we could be reasonably sure that the responses of one witness are not unduly influencing the choices of another. Moreover, since each witness would make his choices from a pre-tested, fixed set of alternatives of known size, we would be in a favorable position to assess the probability that any coincidences of choice might have occurred merely by chance.
Tout bien considéré, la meilleure procédure pourrait être de diviser l'interrogatoire d'un témoin selon les 3 phases distinctes suivantes :
L'efficacité de la procédure proposée dépendrait très fortement de la quantité de réflexion, précautions, compétences et, par-dessus tout, pretesting that went into the preparation of the materials. The arrays of alternative shapes should of course include all types of shapes that have been clearly described, sketched, or (allegedly) actually photographed by some previous witness of at least reasonable reliability. One helpful attempt at systematizing the kinds of shapes that have been reported has in fact already been published s14Hall, R. H. (ED.) The UFO evidence. National Investigations Committee on Aerial Phenomena, 1530 Connecticut Ave., N.W., Washington, D.C., 1964, p. 144. However, more extensive and refined work would be necessary in order to cover the great variety of reported shapes, and to do this in a sufficiently concrete and realistic manner to promote recognition and, possibly, further specification by witnesses.
Les photographies représentant un véhicule particulièrement tentant pour l'auteur de canular et, de plus, étant facilement truquées, elles représentant individuellement peu de valeur en tant que preuves -- à l'exception de rares cas ou étaient présent des témoins indépendants et corroborants. Les photographies prétendant présenter des ovnis sont, cependant, étonamment nombreuses (j'ai moi-même rassemblé plus de 150 de ces photographies distinctes simplement de rapports publiés). De plus, un de ces photographies au moins pouvant être authentique et n'ayant aucun moyen sûr de savoir à l'avance laquelle cela pourrait être, nous ne pouvons nous permettre d'éliminer un type distinct quelconque qui n'ait encore été démontré être une fraude. Dans le même temps, de plus, les autres fausses photographies peuvent servir (en quelque sorte de la même manière que des non-suspects dans une rangée de personnes à identifier chez la police) comme un moyen de l'évaluer la cohérence d'un choix ou, au contraire, mere guessing on the part of different witnesses.
La figure ci-contre reproduit des dessins dans lesquels j'ai essayé de représenter, aussi précisément que possible, des objets représentatifs de 63 de ces photographies. Le fort contraste des dessins les rend plus facilement duplicables que les photographies d'origine. De plus, j'ai également pu les réduire à une taille uniforme et éliminer les détails du décor qui, bien que utiles pour estimer la taille et évaluer l'authenticité, ne sont que distrayants pour les objectifs présents. Certaines des photographies proviennent de cas bien documentés ou largement publiés tandis que d'autres sont plus obscurs ou d'origine douteuse. Au moins 2 cas ont par la suite été admis comme des canulars, tandis que les circonstances entourant certains autres rendent difficile de les écarter de cette manière.
Néanmoins, the single most striking tiling about these pictures — far from [there] being any general uniformity in their appearance — is their largely irreconcilable diversity. Whether or not this diversity is interpreted as detracting from their value as evidence, it surely cannot be taken as contributing to that value. It does, however, serve our immediate, rather different purpose of providing an initial sample from which to extrapolate and interpolate an eventual graded array of the sort that we seek for purposes of testing witnesses.
Avant de quitter les photographies en elles-mêmes, cependant, on devrait noter qu'il existe quelques cas de similarités assez suggestives entre ces photographies. Un cas fréquemment cité est celui de la rassemblance frappante entre E6, qui aurait été prise par un fermier, Paul Trent, alors qu'il rentrait chez lui avec sa femme près de McMinnville (Oregon) en , et E7, qui aurait été prise par un pilote militaire français près de Rouen (France) en .
Un autre exemple, impliquant plusieurs observations différentes, est montré en haut à droite. G1, G2, et G3 présentent 3 vues successives du même objet qui aurait été pris par un photographe, Ed Keffel, de la publication brésilienne O Cruziero alors qu'il était accompagné par un journaliste, Joao Martins, près de Rio de Janeiro en . La vue de edge-on, G1, est pratiquement indistinguable d'une autre photographe, représented en F1, qui aurait été prise depuis un avion de poursuite en Argentine fin en . La vue "de dessus", G2, semble ressembler à F2 (dont le côté gauche a été coupé par le bord de la photographie d'origine), qu'un garçon de 15 ans, Michael Savage, dit avoir prise près de San Bernardino (Californie) en . Elle ressemble aussi assez à l'objet lumineux, F3, allegedly appearing in a color photograph taken by Joseph Sigel near Waikiki, Hawaii in en . And, finally, the "bottom" view, G3, presents the same general sort of configuration as that shown in G4, which is based upon une photographie qui aurait été prise par Yukuse Matsumura à l'extérieur de sa résidence de Yokohama (Japon) in en (bien que les dimensions relatives des caractéristiques paraissent légèrement différentes dans ces dernières 2 photographies).
There are several other instances in which photographs taken by apparently unrelated individuals might be of the same object. Another view (not included in the figure) showing more of the "bottom" of the object displayed in E4 resembles the object shown in G5 and, even more closely, an object apparently hovering over a seaplane in still another photograph (also not included) of unknown origin. Dans un certain nombre de cas (e.g., F5, 6, and 7 or D6, 7, and 8) the degree of correspondence is more difficult to assess owing to the relatively poorer definition of the images.
Of course even very close similarities do not in themselves guarantee authenticity. Consider, for example, C2 and C3 which are strikingly similar despite the fact that the object in C2 appears over a mountain near Riverside, California in the original photograph reportedly taken by a 21-year-old man and two friends in en , whereas the object in C3 appears over a flock of grazing sheep in the photograph submitted by an Australian rancher in en . But, since the object in C2 has subsequently been admitted to be none other than a en Ford hubcap, the object in C3 is presumably the same. (Another photograph later confessed to be fraudulent is represented in B6, and somewhat suspicious circumstances also surround several other photographs, including those represented in A9, B1, B8, B9, C1, and G8.)
Peut-être l'attitude la plus sûre à adopter est celle recommandée par le Comité National pour les Investigations sur les Phénomènes Aériens s15Hall, R. H. (ED.) The UFO evidence. National Investigations Committee on Aerial Phenomena, 1530 Connecticut Ave., N.W., Washington, D.C., 1964, p. 86 ; c'est-à-dire, que la valeur minimale de preuve de photographies dépend entièrement des circonstances environnantes. Une photographie isolée sur laquelle on connait peu de choses, peu importe combien elle peut être impressionnante en elle-même, est essentiellement sans intérêt — à l'exception, peut-être, de cas dans lesquels une analyse photogrammétrique sophistiquée fournit des détails supplémentaires tendant à confirmer le récit verbal du photographe (j'ai entendu que ceci est arrivé pour au moins 1 cas ; viz., celui de la série controversée de photographies Polaroïd — dont 1 est représentée en annexe 8 — prise par un employée des nationales de l'état de Californie, Rex Heflin, près de Santa Ana en ). Les photographies les plus intéressantes quant à une enquête plus poussée sembleraient être celles pour lesquelles ont également été signalés de nombreux témoins occulaires ainsi que d'autres photographies corroborantes — comme dans le cas célebré de l'objet "en forme de Saturne" (annexe 1) qui fut déclaré comme ayant été photographié depuis un vaisseau océanographique près de l'île brésilienne de Trindad en s16Lorenzen, C. B. Flying saucers: the startling evidence of the invasion from outer space. New York: Signet, 1966, (Signet Paperback T3058), pp. 145-153, 164-174).
Même si un effort étendu est fait pour représenter toutes sortes de formes ayant été décrites, dessinées, ou photographiées de manière fiable, la possibilité restera que la collection d'éléments de test proposés ne sera pas suffisamment représentative. Certains types de formes complètement frauduleuses pourraient inutilement gonfler la collection déjà difficile à manier et, plus sérieusement, certains types significatifs pourraient toujours manquer. Il y a, cependant, des moyens d'évaluer la représentativité de toute collection de formes proposée. Une est, simplement, de demander à des gens de décrire ces formes puis de rechercher toute différences prononcées entre les fréquences relatives des termes descriptifs divers utilisés et les fréquences relatives correspondantes au sein des rapports de véritables observations d'ovnis. Mon assistante de recherche, Melle Shelley Meltzer, mena une tentative exploratoire de cette sorte de chose qui pourrait aider à illustrer certaines des considerations appropriées.
De notre échantillons total de photographies, 75 qui semblaient représentatives de manière adéquate furent sélectionnées pour cette étude préliminaire. Elles incluaient la plupart des 63 déjà dépeintes dans la figure accompagnante, mais celles qui étaient connues ou fortement suspectées d'être frauduleuses furent éliminées et un certain nombre d'autres de formes moins précisément définies furent ajoutées (de nombreux rapports indiquant que la forme n'était pas clairement visible). Chacun des 19 sujets, la plupart des étudiants de l'Université de Harvard, regardèrent alors un des 3 sous-ensembles de 25 de ces photographies et, pour chaque, tentèrent de décrire l'objet dépeint avec leurs propres mots (suivant immédiatement cela, chaque sujet regarda alors un autre sous-ensemble de 25 et, cette fois, indiqua l'adéquation pour chaque photographie de chaque terme dans un ensemble fixé que nous avions listé par avance sur une feuille d'évaluation standardisée. Cependant cette partie de l'expérience ne sera pas considérée en quelque détail ici). Du plus grand intérêt immédiat sont les intitulés descriptifs produits spontanément dans les 19 x 25 ou 475 rencontres sujet-photographie.
Ceux-ci pourraient maintenant être comparés avec les intitulés descriptifs apparaissant dans un échantillon de 206 rapports représentatifs différents de véritables observations d'ovnis que Melle Meltzer avait déjà extrait (dans un objectif différent) d'un certain nombre de sources (principalement Frank Edwards s17Edwards, F.: Flying saucers-serious business. New York: Lyle Stuart, 1966, (Also Bantam paperback S3378) ; Richard Hall s18Hall, R. H. (ED.) The UFO evidence. National Investigations Committee on Aerial Phenomena, 1530 Connecticut Ave., N.W., Washington, D.C., 1964; Michel s19Michel, A. The truth about flying saucers. New York: S. G. Phillips, 1956. (Also Pyramid Paperback T-1647) ; Olsen s20Olsen, T. M. (Ed.) The reference for outstanding UFO sighting reports. UFOIRC, Inc., Dept SM 518, P.O. Box 57, Riderwood, Maryland, 21139, 1966., Ruppelt s21Ruppelt, E. J. The report on unidentified flying objects. New York: Doubleday, 1956. (Also Ace Books paperback G-537) ; et Vallée s22Vallee, J. Anatomy of a phenomenon. New York: Ace Books, 1965 (Paperback).). Le tableau accompagnant liste ces termes descriptifs touchant à l'apparence visuelle mais, dans des buts de comparaison avec les photographies principalement noir-et-blanc, exclut les nombreuses références de couleur (chromatique). A une exception (n° 33), seuls les termes apparaissant au moins 2 fois dans l'échantillon des 206 véritables rapports sont inclus, et ceux-ci arrangés par ordre décroissant de fréquence d'occurence dans cet échantillon.
Intitulé de description; apparence visuelle (à l'exclusion des couleurs chromatiques) |
Nombre d'événements | Anomalies appréciables | ||
---|---|---|---|---|
sur 206 [véritables] cas d'ovnis | dans 475 descriptions de photographies | |||
1 | En forme de disque | 27 | 42 | |
2 | Circulaire | 24 | 24 | |
3 | Rond | 22 | 25 | |
4 | Métallique | 19 | 41 | |
5 | Avec dôme au sommet | 15 | 21 | |
6 | Comme une étoile (point de lumière) | 14 | 6 | - |
7 | En forme de cigare | 13 | 1 | - - |
8 | Sphérique | 12 | 9 | |
9 | En forme de cloche | 11 | 0 | - |
10 | Apparence flamboyante | 11 | 0 | - |
11 | Traînée de vapeur ou fumée | 10 | 13 | |
12 | Ouvertures ou fenêtres | 10 | 0 | - |
13 | Motif de lumières | 9 | 0 | - |
14 | Filaments blancs émis | 9 | 0 | - |
15 | Ovale | 6 | 19 | + |
16 | Plat | 6 | 8 | |
17 | Elliptique | 5 | 9 | |
18 | Dumbbell shaped | 5 | 0 | |
19 | En forme de ballon de rugby n1[football américain] | 4 | 1 | |
20 | Blanc | 4 | 0 | |
21 | En forme de soucoupe | 3 | 12 | + |
22 | En forme d'oeuf | 3 | 5 | |
23 | En forme de diamant | 3 | 0 | |
24 | Argenté | 3 | 0 | |
25 | En forme de saturne | 2 | 7 | |
26 | En forme de [top] | 2 | 5 | |
27 | Conique | 2 | 3 | |
28 | En forme de baquet de lavage | 2 | 0 | |
29 | 2 bassines accollées | 2 | 0 | |
30 | 2 assiettes accollées | 2 | 0 | |
31 | Longue queue | 2 | 0 | |
32 | Emettant des flammes | 2 | 0 | |
33 | En forme de chapeau | 1 | 35 | + + |
TOTAL | 265 | 251 |
Les 2 colonnes de nombres, alors, présentent les fréquences résultantes des occurrences (a) dans les 206 véritables rapports d'ovnis et (b) dans les 475 opportunités pour ces mêmes termes descriptifs d'émerger dans l'expérience avec les photographies. Des comparaisons numériques directes sont quelque peu risquées eu égard aux circonstances différentes dans lesquelles les 2 ensembles de termes descriptifs ont émergé. En termes d'opportunités simplement, les nombres dans la 2nde colonne devraient être être environ 2 fois plus grands que ceux dans la 1ʳᵉ. Cependant, les totaux pour les 2 colonnes sont pratiquement égaux et, donc, les véritables rencontres ont été relativement plus productives en termes descriptifs en moyenne. Les écarts numériquement faibles ou écarts dans lesquels le 2nd nombre est quelque part entre la taille du 1er nombre et 2 fois cette taille ne sont donc probablement pas très significatifs.
Les anomalies positives et négatives restantes de taille appréciable sont indiquées par les signes plus et moins dans la colonne la plus à droite. Certaines d'entre elles sont probablement explicables en termes du caractère bidimensionnel, achromatique et stationnaire des photographies (e.g., n° 10 & 13), ou en termes de différences de vocabulaire auxquelles il faut s'attendre entre les témoins non sélectionnés et les sujets éduqués au niveau college de l'expérience (e.g., n° 9 & 15). D'autres anomalies, cependant, suggèrent soit que certaines formes, telles que ce que celles que l'on appelle du "cigare" (n° 7), n'étaient pas représentées de manière adéquate dans l'échantillon de photographies, soit que certaines formes, comme celles les plus fréquemment citées comme ressemblant à un "chapeau" (n° 33), sont particulièrement susceptibles d'avoir été d'origine frauduleuse (parmi les objets inclus dans la figure ci-dessus qui furent souvent cités comme ayant l'air d'un chapeau sont C3, dont nous avons déjà noté qu'il s'agit presque certainement d'un enjoliveur de Ford 1937 Ford ; E4, qui ne semble pas très bien correspondre aux descriptions habituelles d'ovnis ; et G2, qui, bien qu'il ne coincide pas non plus avec au moins ma notion d'une "soucoupe volante", correspond cependant plutôt bien à plusieurs autres photographies).
Notre échantillon de seulement 206 cas véritables d'ovnis est vraiment trop réduit et haphazard for the purpose of ensuring that all types of reported shapes are adequately represented in any proposed recognition array. Many descriptive terms that have repeatedly been used (such as "doughnut," "ring," "mushroom," flattened ball," "double-convex lens," "bullet," "blimp," and "submarine") didn't happen to appear more than once in our particular sample). Ideally, for this work, one would like access to a centralized library of all reasonably documented cases — suitably coded for retrieval via computer. Indeed, at present the scientific study of the UFO problem is greatly hampered by the circumstance that the thousands of reported sightings have not been adequately coded or systematized in any uniform way and are, in fact, still scattered among such diverse and often mutually hostile organizations as the U.S. Air Force, NICAP, APRO et le Projet de l'Université du Colorado — sans mentionner un certain nombre de more-or-less private files assembled by individual investigators both here and abroad.
Recent developments in computer technology — particularly in computer graphics — could be utilized, also, in the construction of arrays of shapes for a recognition test. Thus for any specified shape, the computer (together with suitable graphical output equipment) could automatically generate alternative pictures of the same object as viewed from any desired angle s23Noll, A. M. Stereographic projections by digital computer. Computers and Automation, 1965, 14, No. 5. s24Zajac, E. E. Programmed pictorial displays. Proceedings of the 1964 symposium on digital computing. Bell Telephone Laboratories, 1964. pp. 33-44.; and could even generate other test shapes intermediate between that shape and some other specified shape. (In fact, as on-line graphical facilities become more widely available, even a relatively unartistic witness, seated in front of a suitable display device, should be able to reconstruct his own object by techniques of these general sorts.)
For the present, however, perhaps the most promising use of the computer in this connection would be in finding an optimum arrangement of the alternative test shapes in the recognition array. This is a matter of real concern owing to the large number of shapes that should be included. (Even the 63 exhibited in the above figure fall far short of covering all the varieties that have been sketched or described.) If the alternatives could somehow be arranged so that similar shapes are close together, then the witness could quickly narrow down to the most relevant region of the array in order to make his final, most refined discriminations.
In order to do this we would first need to obtain some measure of the perceived similarity between any two shapes. One could of course obtain a direct, subjective judgment of similarity from experimental subjects. However, it might be more convenient to obtain a derived measure of similarity based upon the frequency with which different subjects will sort the two shapes into the same pile, or upon the overlap in their application of the same descriptive terms to the two shapes in the kind of task described in the preceding section s25Rosenberg, S., Nelson, C., and Vivekananthan, P. W. A multidimensional approach to the structure of personality impressions. Journal of Personality and Social Psychology, 1968 (in press)..
Once we have any such measure of similarity for every pair, we can apply powerful new computer-based methods for mapping the objects into a two-dimensional arrangement in such a way that their similarities are preserved, in so far as possible, in the spatial proximities among them s26Kruskal, J. B. Multidimensional scaling by optimizing goodness of fit to a nonmetric hypothesis. Psychometrika, 1964, 29, 1-27. s27Shepard, R. N. The analysis of proximities: Multidimensional scaling with an unknown distance function. I. Psychometrika, 1962, 27, 125-140. II. Psychometrika, 1962, 27, 219-246. s28Shepard, R. N., and Carroll, J. D. Parametric representation of nonlinear data structures. In P. R. Krishnaiah (Ed.), Multivariate analysis: Proceedings of an international symposium. New York: Academic Press, 1966. pp. 561-592.. Moreover, these same methods could yield a quantitative metric of similarity that would then enable us to specify just how similar an object identified by one witness is to the object identified by another witness. Indeed, they could even tell us something about the basic dimensions along which UFO phenomena differ or, with the help of recently perfected methods for "hierarchical clustering" s29Johnson, S. C. Hierarchical clustering schemes. Psychometrika, 1967, 32, 241-254., they could provide an indication of the basically different classes into which these phenomena undoubtedly fall.
Possibly, some of these classes of unidentified aerial phenomena will turn out to be of purely natural origin. I once even ventured to suggest this for certain puzzling types of cases myself s30Shepard, R. N. Tornadoes: Puzzling phenomena and photographs. (Letter to Editor). Science, 1967, 155, 27-28. — though, admittedly, attempts to develop such explanations in terms of known principles of atmospheric physics, generally, have run into competent and serious criticism s31McDonald, J. E. UFOs -- atmospheric or extraterrestrial? Talk presented to the Chicago Chapter of the American Meteorological Society, May 31, 1968. (See, also, his contribution to this volume.). Still. even if some of the phenomena are of natural origin, a more complete and accurate characterization of their appearance and behavior should be of some interest to the physical scientist — indeed, all the more so to the extent that they appear to conflict with known physical principles.
In any case, it appears that techniques now exist that could provide the basis for a psychologically oriented, but genuinely scientific investigation into unidentified aerial phenomena, whatever their nature may ultimately prove to be.
Le développement de certaines des techniques décrites ici et les tests expérimentaux préliminaires de ces techniques sur les éléments ovnis ont été menés comme une partie d'un projet plus global sur psychological scaling et l'analyse de données soutenu par l'autorisation n° GS-1302 de la Fondation Nationale pour la Science à l'Université de Harvard. L'auteur est redevable à la Fondation de son soutien et, également, à Melle Shelley Meltzer pour son aide étendue dans le projet.