Après la découverte de Pluton en , des astronomes s'aperçoivent rapidement que les premières théories concernant les influences hypothétiques d'une telle planète sur les orbites Uranus et Neptune ne sont pas validées par la seule existence de Pluton.
en , Francis M. E. Sevin suggère l'existence d'une planète trans-neptunienne à 78 UA. Selon une méthode empirique qui lui est propre, il commence par regrouper planètes et astéroïdes erratiques Hidalgo, en 2 groupes de corps intérieurs (Mercure, Vénus, Terre, Mars, ceinture d'astéroïdes, Jupiter) et extérieurs (Pluton, Neptune, Uranus, Saturne, Hidalgo) puis ajoute les logarithmes des périodes de chaque paire de planètes, trouvant une somme à peu près constante d'environ 7,34. Supposant que cette somme soit valide pour Mercure et la supposée planète trans-neptunienne, il arrive à une période d'environ 677 ans pour "Trans-pluton". Plus tard, il calculera un ensemble d'éléments pour "Trans-pluton" : une distance 77,8 UA, une période de 685,8 années, une excentricité de 0,3, une masse de 11,6 fois celle de la Terre.
Par la suite dans les années 1970s, les ordinateurs devenant plus communs, un modèle informatisé de cette "Planète X" comme il fut appelé ("X" aussi au sens de 10 en chiffre romain, pour 10ème planète), fut créé. On détermine que la Planète X devrait être entre 4 et 5 fois plus grande que la Terre. Ils calculent également la longueur et la forme de son orbite autour du Soleil ainsi que le nombre d'années nécessaire pour compléter une telle orbite.
en plusieurs quotidiens relatent que l'orbite de Pluton indique que la planète X existe. La rapport indique qu'un astronome de l'Observatoire Naval des USA a indiqué lors d'une conférence de l'AAS que des irrégularités dans l'orbite de Pluton indiquent que le système solaire contient une 10ème planète.
en la NASA elle-même reconnaît officiellement la possibilité de l'existence de la Planète X, en annonçant qu'un objet est bien là - bien au-delà des planètes les plus éloignées.
en avec la coopération de la NASA un groupe d'astronomes commence une
étude détaillée du ciel à l'aide du (IRAS). A l'automne de
cette année, l'IRAS découvre divers objets se déplaçant au
voisinage du système solaire, dont 5 comètes inconnues, quelques comètes "perdues", 4 nouveaux asteroïdes et un
objet énigmatique semblable à une comète
. Les titres sont Un objet géant mystifie les astronomes
et Un
corps mystérieux trouvé dans l'espace
. Le Washington Post publie l'article suivant :
Un Objet Géant au Bord du Système Solaire est un Mystère
Un corps céleste peut-être aussi grand que la planète géante Jupiter et a priori assez proche de la Terre pour faire partie de ce système solaire a été découvert dans la direction de la Constellation d'Orion par un télescope en orbite nommé IRAS. Cet objet est si mystérieux que les astronomes ne savent pas s'il s'agit d'une planète, d'une comète géante, d'un "proto-étoile" qui n'a jamais été assez chaude pour devenir une étoile, une galaxie éloignée si jeune qu'elle est encore dans le processus de formation de ses premières étoiles, ou une galaxie si enveloppée de poussière qu'aucune lumière émise par ses étoiles ne filtre jamais. "Tout ce que je peux vous dire c'est que nous ne savons pas ce que c'est," dit Gerry Neugebauer, directeur scientifique de l'IRAS."
On trouve dans l'histoire diverses mentions d'une telle planète :
Entre en et en , Charles Kowal effectue une nouvelle recherche systématique des corps inconnus dans le système solaire, utilisant pour cela le télescope Schmidt 48 pouces de l'Observatoire Palomar. En octobre 1987 il trouve l'astéroïde 1977 UB, plus tard nommé Chiron, se déplaçant à une distance moyenne de 13,7 UA, période 50,7 années, excentricité 0,3786, inclinaison 6,923 °, diamètre de 50 km environ. Pendant sa recherche, Kowal trouve aussi 5 comètes et 15 astéroïdes, dont Chiron, l'astéroïde connu le plus distant à cette époque. Kowal retrouve aussi 4 comètes et un astéroïde perdus, mais pas de 10ème planète. Sa conclusion est qu'il n'existe aucune planète inconnue plus brillante que la 20ème magnitude dans les 3 ° de l'écliptique.
Chiron est d'abord annoncé comme une 10ème planète, mais est rapidement considéré comme un astéroïde. Kowal suspecté qu'il puisse être de nature cométaire, et avoir plus tard développé une courte queue cométaire. De fait, en en , Chiron est classé comme la plus grande comète connue.
en un astéroïde plus distant encore est trouvé : Pholus. La même année on trouve un astéroïde à l'extérieur de l'orbite de Pluton, puis 5 astéroïdes trans-plutoniens supplémentaires en en et au moins une douzaine en .
Pendant ce temps, les vaisseaux Pioneer 10 et 11 et les sondes Voyager 1 et 2 ont voyagé à l'extérieur du système solaire, et ont pu examiner des forces gravitationnelles inconnues pouvant révéler d'autres planètes, mais rien n'est trouvé. Les Voyager apportent également plus de précisions sur les masses des planètes extérieures — lorsque ces masses mises à jour sont insérées dans les intégrations numériques du système solaire, les anomalies des positions des planètes extérieures finissent par disparaître. Il semble que la recherche de la "Planète X" arrive à sa fin. A la place, on trouve une ceinture d'astéroïde extérieure à Neptune/Pluton. Les astéroïdes extérieurs à l'orbite de Jupiter connus en 1993-08 sont les suivants :
En sont connus les astéroïdes trans-neptuniens suivants :
Objet | a (UA) | e (°) | Incl (°) | R Mag | Diam (km) | Date découverte | Découvreur(s) |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1992 QB1 |
43,9 | 0,070 | 2,2 | 22,8 | 283 | 1992 Aou | Jewitt & Luu |
1993 FW | 43,9 | 0,047 | 7,7 | 22,8 | 286 | 1993 Mar | Jewitt & Luu |
1993 RO | 39,3 | 0,198 | 3,7 | 23,2 | 139 | 1993 Sep | Jewitt & Luu |
1993 RP | 39,3 | 0,114 | 2,6 | 24,5 | 96 | 1993 Sep | Jewitt & Luu |
1993 SB | 39,4 | 0,321 | 1,9 | 22,7 | 188 | 1993 Sep | Williams et al. |
1993 SC | 39,5 | 0,185 | 5,2 | 21,7 | 319 | 1993 Sep | Williams et al. |
1994 ES2 | 45,3 | 0,012 | 1,0 | 24,3 | 159 | 1994 Mar | Jewitt & Luu |
1994 EV3 | 43,1 | 0,043 | 1,6 | 23,3 | 267 | 1994 Mar | Jewitt & Luu |
1994 GV9 | 42,2 | 0 | 0,1 | 23,1 | 264 | 1994 Avr | Jewitt & Luu |
1994 JQ1 | 43,3 | 0 | 3,8 | 22,4 | 382 | 1994 Mai | Irwin et al. |
1994 JR1 | 39,4 | 0,118 | 3,8 | 22,9 | 238 | 1994 Mai | Irwin et al. |
1994 JS | 39,4 | 0,081 | 14,6 | 22,4 | 263 | 1994 Mai | Luu & Jewitt |
1994 JV | 39,5 | 0,125 | 16,5 | 22,4 | 254 | 1994 Mai | Jewitt & Luu |
1994 TB | 31,7 | 0 | 10,2 | 21,5 | 258 | 1994 Oct | Jewitt & Chen |
1994 TG | 42,3 | 0 | 6,8 | 23,0 | 232 | 1994 Oct | Chen et al. |
1994 TG2 | 41,5 | 0 | 3,9 | 24,0 | 141 | 1994 Oct | Hainaut |
1994 TH | 40,9 | 0 | 16,1 | 23,0 | 217 | 1994 Oct | Jewitt et al. |
1994 VK8 | 43,5 | 0 | 1,4 | 22,5 | 273 | 1994 Nov | Fitzwilliams et al. |
Les corps trans-neptuniens semblent former deux groupes. Un groupe, composé de Pluton, en SC, en SB et en RO, ont des orbites excentriques et une résonance de 3:2 avec Neptune. Le 2nd groupe, incluant 1992 QB1 et en FW, est légèrement plus externe et avec une excentricité plutôt faible.
s1Schlyter, Paul: Hypothetical Planets, Société des Astronomes Amateurs de Suède s2Morisson, David: "Nibiru and Doomsday 2012: Questions and Answers", Ask An Astrobiologist, NASA Astrobiology, 1er juin 2009.