Galileo Galilei naît à Pise (Italie) le , fils d'un musicien et compositeur florentin. D'abord novice au collège du monastère de Vallombrosa, il poursuit des études de médecine à l'université de Pise. Mais il est plus attiré par les mathématiques et quitte l'université sans diplôme. en , sur la géographie de l'Enfer de Dante à l'Académie de Florence lui vaut les louanges de Guidobaldo del Monte qui l'aide à obtenir la chaire de mathématiques de Pise. À 35 ans, "Galilée" étudie les mouvements et décrit la chute des corps. Du haut de la tour de Pise, il lâche des balles de plomb, de bois, de papier et découvre que, quelle que soit leur masse, tous les corps sont animés du même mouvement. Il énonce également le principe de relativité. Lorsqu'on est à bord d'un navire qui vogue en ligne droite et à vitesse constante, on ne ressent aucun mouvement. On est immobile par rapport au navire, mais le navire se meut par rapport à la terre. En fait, rien n'est absolument immobile et tout dépend du référentiel dans lequel on se place. Il établit la loi de l'inertie (tout corps non soumis à une force extérieure est animé d'un mouvement rectiligne uniforme et se trouve dans un référentiel que l'on nomme aujourd'hui "galiléen").
en , Galilée entreprend la construction d'une lunette afin de mener ses propres expériences. Cet instrument lui permettra aussi de gagner l'argent dont il manque cruellement. Il fabrique lui-même les lentilles et obtient une lunette grossissant 6 fois sans déformation de l'image. Fort de ce premier succès, il réalise une nouvelle lunette d'un grossissement de 9. Il en fait la démonstration en aux Sénateurs de la République de Venise. Ces derniers, enthousiasmés, y voient aussitôt des applications militaires.
Partisan de Nicolas Copernic depuis au moins 20 ans, c'est pourtant la théorie de Ptolémée que Galilée enseigne à ses élèves de l'université, prudent face à l'Inquisition et à ses collègues, déjà peu enclins à la sympathie vis-à-vis d'un homme qui critique ouvertement l'enseignement d'Aristote.
Début en , Galilée observe le ciel avec sa dernière lunette. En pointant l'instrument sur Jupiter, il découvre 3 puis 4 étoiles alignées autour de la
planète. Il trouve rapidement l'explication : Jupiter possède des
satellites. en , il devient 1er mathématicien du studium de Pise et 1er mathématicien et
Philosophe du grand-duc de Toscane
s'installe à Florence (Italie) en
en ; ce contre l'avis de ses amis qui lui conseillent de rester à Venise (Italie),
la seule puissance qui ose encore résister au Pape.
C'est à cette période que Galilée publie ses premiers résultats dans un ouvrage rédigé en latin : le Sidereus Nuncius (Le Messager des étoiles). Il y expose ses observations de la Lune, qui n'est pas une sphère parfaite, mais se révèle montagneuse et accidentée. Il y donne également une explication de la "lumière cendrée" qui n'est autre que le "clair de Terre" reflété par la Lune. en , il est au faîte de sa gloire et reçoit l'appui d'astronomes illustres comme Kepler ou encore Clavius, chef des astronomes du Pape. Il est d'ailleurs invité à Rome l'année suivante et y rencontre un franc succès. Dans le même temps, il poursuit ses recherches et fait de nouvelles découvertes qui se révèlent capitales. En pointant sa lunette sur Vénus, il observe des phases, comme celles de la Lune, et des variations de sa taille apparente. Pour lui, cela ne fait aucun doute : la planète tourne autour du Soleil et se déplace par rapport à la Terre.
Mais ces succès attisent les rancœurs et les ennemis de Galilée passent à l'offensive dès 1612, tant sur les plans religieux que scientifique. Les universitaires conservateurs, adeptes d'Aristote, condamnent les théories coperniciennes et s'acharnent contre l'un des disciples de Galilée, Castelli. Le vrai danger vient des théologiens, qui jugent le système copernicien contraire aux Écritures. Galilée s'attache alors à prouver la compatibilité des Écritures et du système héliocentrique. en , il décide de se rendre à Rome afin de convaincre les ecclésiastiques du bien-fondé de ses théories. Il y rédige un opuscule sur les marées, preuves du mouvement de la Terre. Mais il est trop tard et en , les propositions coperniciennes selon lesquelles le Soleil est le centre immobile du monde et la Terre se meut sont jugées hérétiques. En en de la même année, l'ouvrage dans lequel Copernic expose ses théories est mis à l'Index et Galilée est prié de ne plus professer de telles hérésies. Pendant 7 ans, il va rester prudent et ne plus faire allusion aux théories coperniciennes.
en , le cardinal Maffeo Barberini devient pape et prend le nom d'Urbain 8. Jeune, sportif et libéral, il représente l'espoir des milieux intellectuels et progressistes. Galilée, qui connaît bien le nouveau pape, tente alors de réhabiliter Copernic. en , il reçoit l'aval du pape pour la rédaction d'un ouvrage contradictoire sur les différents systèmes du monde, à condition qu'il soit parfaitement objectif. Galilée, malade, met plusieurs années à le rédiger et c'est en que le livre reçoit l'imprimatur sous réserve de quelques corrections. Son Dialogue sur les 2 principaux systèmes du monde (ptoléméen et copernicien) sort des presses florentines en . Urbain 8, déjà sur la sellette, accusé de favoriser les idées novatrices, considÈre que Galilée n'a pas respecté leur accord en faisant l'apologie des théories coperniciennes, et ordonne la saisie de l'ouvrage, mais trop tard, alors qu'il a déjà été diffusé. Galilée est convoqué au Saint-Office en septembre de la même année. Il ne s'y rend qu'en hiver, menacé d'arrestation. Mais Galilée apparaît également comme une victime de la raison d'État. Les audiences débutent en avril. Galilée est accusé d'avoir enfreint l'interdiction de en de défendre les théories de Copernic. Il est jugé coupable en juin, doit abjurer ses erreurs et est assigné à résidence. Il s'installe alors dans sa maison de la banlieue de Florence (Italie) et y séjourne jusqu'à sa mort le le .
Galilée ne sera réhabilité que en avec le retrait de l'interdiction de en .
Son succès en tant que "grand expérimentateur" incitera d'autres progressistes à voir dans l'expérience la source de la connaissance, promouvant ainsi l'inductivisme :
Ce ne fut pas tant les observations et les expériences faites par Galilée qui provoquèrent la rupture avec la tradition que l'attitude qu'il adopta à cet égard. Car les faits qui s'y fondaient étaient traités en tant que tels, sans qu'il fût besoin de les rattacher à quelque idée préconçue... Certes les faits d'observation peuvent ou non s'intégrer à un schéma reconnu de l'univers, mais l'essentiel, pour Galilée, était d'accepter les faits et de construire la théorie en accord avec eux s1Anthony, H. D., Science and its Background, Macmillan, Londres, 1948, p. 145.
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