L'Incident d'Exeter

Thomas E. Bullard: Paranthropology vol.5, n° 1, pp. 4-,

le , Norman Muscarello, 18 ans, avait marché 14 km et avait encore 5 km à faire avant d'arriver chez lui à Exeter (New Hampshire). Il avait vendu sa voiture because he was headed to boot camp in 3 semaines et avait fait du stop ce soir-là pour aller voir sa petite amie. Il y avait peu de monde susceptible de le prendre sur le trajet retour et il dû marcher sur la plupart du chemin. Alors qu'il passait devant une ferme une lueur rougeâtre illumina les environs. Sa source était 5 lumières clignotantes inclinées à 60° ; 1 seule lumière brillait à la fois, alors qu'elles pulsaient rapidement d'avant en arrière, 1-2-3-4-5-4-3-2-1. Les lumières étaient trop brillantes pour qu'il puisse distinguer un quelconque objet derrière elles, mais elles restaient groupées comme attachées un corps lorsqu'elles se déplaçaient au-dessus des champs et se balançaient dans un mouvement comme celui des feuilles mortes. Parfois les lumières disparaissaient derrière la maison ou des arbres, puis réapparaissaient. A un moment elles arrivèrent si près qu'il plongea dans un fossé de peur être percuté. Les ovnis finirent par partir à travers les bois au bout de en environ.

Muscarello alla frapper à la ferme mais n'eut aucune réponse. Il parvint à hêler une voiture qui passait et aller au poste de police d'Exeter, où l'officier de service demanda par radio à l'officier Eugene Bertrand d'aller voir sur place. Bertrand avait entendu l'histoire d'une automobiliste excitée par un objet lumineux rouge qui l'avait suivie plus tôt dans la soirée, et après avoir entendu le récit de Muscarello, le ramena en voiture sur les lieux. Ils arrivèrent vers vers . Tous 2 se rendirent à pied dans les champs, lorsqu'un groupe de 5 lumières rouges, clignotant l'une après l'autre, apparut au-dessus d'une rangée d'arbres avant de se traverser le champ. A ce moment, les animaux de la ferme commençèrent à s'agiter et faire du bruit. Alors que les lumières s'approchaient de lui, Bertrand tomba à genoux et commença à sortir son revolver, puis se ravisa et tira Muscarello pour retourner à la voiture de patrouille. Il appela par radio un autre officer, David Hunt, qui arriva en quelques minutes. Au moment où Hunt vit les lumières they elles s'éloignaient, mais il déclara que le groupe de lumières clignotaient en séquence et maintenaient une altitude de 30 m environ. Les animaux se calmèrent alors que l'ovni repartait au sud-est vers Hampton, où un homme appelera la police peut après pour signaler qu'un ovni l'avait poursuivi s1Hynek, Josef AllenJosef Allen Hynek: The Hynek UFO Report (New York: Dell, 1977), 154-165..

Lorsque l'ufologue Raymond E. FowlerRaymond E. Fowler interrogea Bertrand une semaine après l'événement, Bertrand compara les brillance des lumières au fait d'être juste devant des phares de voiture. Elles avaient éclairé le champ entier et 2 maisons voitures avec 1 seule lumière rouge. Les 5 lumières avaient toujours maintenu un angle de 60° et lorsqu'elles s'étaient déplacées, la plus basse avait toujours mené la marche. Il suspectait que les lumières étaient attachées à un objet de la taille d'une grange, et avait aussi remarqué que l'objet pouvait s'arrêter, rester en survol, et tourner on a dime. Interrogé sur la taille apparente de l'ovni par rapport à celle d'un objet familier, il dit que l'objet à son plus près avait l'air aussi large qu'un pamplemousse tenu à bout de bras s2Fowler, Raymond E.Raymond E. Fowler: Casebook of a UFO Investigator (Englewood Cliffs, NJ: Prentice-Hall, 1981), 34-43..

Le cas d'Exeter ne manquait pas de documentation ni d'enquête de terrain. Les 3 témoins remplirent des déclarations officielles auprès de l'Air Force et certains des meilleurs enquêteurs en ufologie suivirent avec leurs questions supplémentaires. Josef Allen HynekJosef Allen Hynek montra un intérêt pour le cas, tandis que le rapport méticuleux de Ray Fowler put publié dans le Congressional Record de le , dans le cadre des auditions sur les objets volants non-identifiés du House Committee on Armed Services. John G. Fuller, un journaliste du Saturday Review, eut connaissance du cas par Fowler et démarra sa propre enquête, qui déboucha sur des articles de magazines dans Saturday Review, Look et le Reader’s Digest, tandis qu'un livre populaire, Incident at Exeter, suivit en en . Dans ce livre Fuller explora aussi moult autres cas rapportés dans les environs du New Hampshire à l'automne en .

L'Air Force avait une explication toute prête pour l'observation d'Exeter—des manœuvres nocturnes désignées “Operation Big Blast” menées au large de la base aérienne de Pease, à 16 km à l'extérieur de la ville, le soir du le . Les témoins avaient simplement vu une opération de ravitaillement aérienne à la fin de ces manœuvres. Cette explication apparemment plausible se fondait sur le fait que tous les appareils de Big Blast étaient rentrés à la base vers le , alors que Bertrand arguait qu'il était depuis longtemps habitué aux opérations de ravitaillement au cours de ses 4 années à l'Air Force et que les ovnis ne ressemblaient à rien qu'il ait jamais vu. Suite aux protestations de Bertrand le Project Blue Book revint sur son verdict et déclara que le cas constituait un inconnu s3Hynek: Hynek UFO Report, 161-165.

D'autres tentatives pour expliquer cet ovni ont varié de l'improbable, comme un appareil publicitaire (à en du matin ?) et des plasmas électriques se détachant des lignes éléctriques et flottant à travers la campagne (infondé et improbable), à la proposition plus raisonnable que la planète Jupiter était responsable (probablement vrai pour certains autres signalement mais ne correspondant pas au témoignage des témoins d'Exeter). Une autre explication postula un canular basé sur un cerf-volant doté de lampes clignotantes attachés à un fil. Cette proposition expliquait l'angle de 60° et le mouvement en feuille morte, mais soulevait bien d'autres questions, comme la raison pour laquelle quelqu'un orchestrerait un tel canular si tard la nuit, ou comment il serait possible de s'en aller par les bois sans prendre le fil du cerf-volant dans les arbres ? s4Bullard: The Myth and Mystery of UFOs, pp. 37-38.. Sans aucune explication conventionnelle en main, les ufologues étaient relativement sûrs qu'un véritable ovni était descendu sur les champs ruraux à l'extérieur d'Exeter, s'inscrivant dans une série d'observations dans la même région. 3 témoins crédibles confirmèrent l'observation et des éléments comme le mouvement en feuille morte et les réactions animales souvent aussi associées à d'autres signalements et citées comme typiques des rencontres avec des ovnis. Il semblait alors véritablement que ce cas conserverait ce statut pour longtemps.

Un réexamen du cas par James McGaha et Joe NickellJoe Nickell réouvrit la possibilité qu'un appareil en ravitaillement ait été responsable. Ils avançent dans le n° de en du Skeptical Inquirer que le ravitailleur KC-97 avait probablement participé aux manœuvres de Big Blast. Cet avion ravitailleur avait 5 feux au-dessus de sa perche de ravitaillement qui clignotaient afin de guider les appareils pour s'amarrer, et puisque que la perche pendait à un angle de 60°, des reflets de ces lumières sur la perche pourraient expliquer les observations des témoins. Un avion ravitailleur faisant lentement des rotations au-dessus de la zone de rendez-vous pourrait sembler suivre les témoins au sol tandis que la perche flottant au vent pourrait expliquer le mouvement en chute de feuille morte. Le ravitailleur pourrait ainsi répondre aux interrogations observationnelles les plus frappantes soulevées par l'ovni d'Exeter. Tout du moins une solution conventionnelle au mystère de longue date de Exeter semblait accessible s5McGaha, James, & Joe Nickell: “’Exeter Incident’ Solved! A Classic UFO Case, Forty-Five Years ‘Cold’”, Skeptical Inquirer, 35/6 (Nov.-Dec. 2011), 16-19..

Les ufologues n'acceptèrent pas cette nouvelle solution. Aucune opération de ravitaillement n'aurait dû être menée en après la fin des manœuvres, et dans tous les cas une opération de ravitaillement à basse altitude au-dessus d'une zone habitée en pleine nuit serait imprudente et dangereuse. Et reste le fait que l'officier Bertrand était familier de ces opérations de ravitaillement de nuit s6(The Big Study) “The Recent Fuss about the Exeter Case".. La contestation la plus tranchante vint de Martin Shough, en association avec le NARCAP. Il souligna que pour que les feux de guidage apparaissent comme des lumières individuelles, l'avion de ravitaillement aurait dû ne pas être plus éloigné de plus de 1 mile, et plus probablement de 1/2 mile au mieux. Pour rester en vue pendant aussi longtemps que la durée des observations, le ravitailleur aurait dû voler à la vitesse excessivement lente de 16 km/h, bien trop peu pour rester en l'air ; et même en imaginant des surestimations considérables des durées, la vitesse aérienne du ravitailleur serait restée trop basse. La réfutation de Shough indique clairement que l'explication ne correspond pas aux faits rapportés et qu'elle est, en fait, mathématiquement impossible s7Shough, Martin: "Exeunt Exeter?” (posted en ).. La contestation aurait pu s'arrêter là, mais Shough suggéra une solution alternative où des appareils auraient pu expliquer l'incident d'Exeter. Il dit que les projecteurs rotatifs anti-collision de plusieurs B-47s volant en formation à une certaine distance pourraient expliquer les lumières de l'ovni de manière compatible avec la durée d'observation. Les observations des témoins dépendraient de beaucoup de coincidences et il ne montra lui-même pas un grand enthousiasme pour sa propre théorie, mais il s'agit là au moins d'une explication conventionnelle suffisamment viable. Il existe même des éléments montrant qu'il y avait des B-47s ou d'autres grands appareils en vol jusqu'à en , même s'ils n'étaient pas liés à l'Operation Big Blast. Les sceptiques n'avaient pas expliqué l'Incident d'Exeter mais avaient ouvert un dialogue qui menait à une autre possibilité. Les ufologues pourraient continuer de défendre Exeter comme un cas de véritable ovni, et légitimement ; mais ces nouveaux examens l'ont diminué au point de ne plus rester sans conteste sur la liste des 10 meilleurs cas des ufologues.