Projet Blue Book et le Panel Robertson (1952-1953)

en fut une grande année pour les comptes-rendus sur les ovnis, avec un record de 1501 comptes-rendus dans cette seule année. Une des plus importantes, ne serait-ce que pour son emplacement, se produisit à Washington, D.C. (voir Annexe). Il y eut un regain d'intérêt de la part de l'Air Force et Grudge passa de l'état de projet à celui d'une organisation séparée appelée Project Blue Book. Le budget et le personnel de Ruppelt continuèrent d'augmenter, de même que le nombre d'observations, et il mit au point une méthode pour recevoir des rapports mensuels sur l'état des comptes-rendus en cours d'investigation. Il instruisit les officiers supérieurs de le Commandement de la Défense Aérienne sur l'utilisation de leurs caméra-radars (environ 30 sur le territoire des Etats-Unis) pour faciliter la détection des ovnis, et passa un contrat avec le Battelle Memorial Institute, pour la réalisation d'une analyse statistique sur les caractéristiques des ovnis. Il redonna entièrement vie au projet.

Au début de en l'ATIC croula sous les rapports. De nouveau, l'opinion fut divisée. Certains sceptiques commencèrent à croire à l'hypothèse d'extra-terrestres tandis que d'autres s'ancrèrent davantage dans leurs convictions "d'objets conventionnels". Sans préjuger de ce qu'étaient les ovnis, l'Air Force décida que le nombre des rapports devait être considérablement réduit pour diminuer l'inquiétude des masses, si bien qu'il demanda à la CIA de créer un jury de scientifiques de haut niveau pour étudier le problème. Ce groupe fut présidé par le Dr H. P. Robertson, et il est donc habituellement connu sous le nom du Panel Robertson.

Quoi qu'une version expurgée de ce rapport soit disponible depuis de nombreuses années, c'est seulement en que la CIA a finalement déclassifié le rapport et en a rendu les doubles disponibles.

On a finalement pu identifier les membres de cette commission ainsi que leurs affiliations et leur domaine respectif d'expertise :

En plus de ces cinq membres de la Commission, les autres participants comprenaient :

Après avoir étudié 75 rapports d'ovnis, la Commission conclut qu'il n'y avait aucune évidence de menaces physiques directes sur la sécurité nationale, et que l'accentuation ininterrompue des rapports sur ces phénomènes, dans ces temps troublés, se traduisait par une menace pour le fonctionnement bien organisé des organes protecteurs du corps politique, ils recommandaient jar conséquent :

  1. que les agences nationales de sécurité prennent immédiatement des mesures pour sortir les objets volants non identifiés du statut particulier dans lequel ils avaient été classés ce qui leur retirait cette aura de mystère qu'ils avaient malheureusement acquise ;
  2. que les agences nationales de sécurité mettent en place des règles d'informations, d'entraînement et d'éducation du public pour préparer les systèmes de protection du pays sur le plan matériel et psychologique à reconnaître plus promptement et à réagir plus efficacement à de vraies indications d'intention ou d'action hostile.

Pour atteindre ces objectifs, ils proposaient un programme d'explications publiques pour entraîner les gens à identifier correctement les objets connus, en même temps qu'un effort de démystification concernant l'intérêt manifesté par les classes inférieures. Selon eux, ils étaient impressionnés par le manque de données solides dans la majorité des cas, ainsi que par le manque de suites rapides données à ces affaires dû principalement à la taille modeste et aux moyens limités de la section ATIC concernée. En effet, ils suggéraient que le projet de l'Air Force se poursuive à son niveau actuel, avec seulement un changement de tendance pour passer de la détermination de la nature des ovnis, à convaincre le public qu'il n'y avait rien d'anormal dans le ciel. (64).

Tous ceux qui étaient en relation avec la Commission ne furent cependant pas d'accord avec cette recommandation. Hynek n'était officiellement pas un membre de la Commission et par conséquent, on ne lui demanda pas de signer le rapport final, mais il déclara que de toutes façons il ne l'aurait pas signé, car il considérait comme non raisonnable que la Commission puisse tirer une conclusion sur les ovnis en quatre jours, alors qu'il avait passé lui-même plus de quatre années à étudier ce phénomène. (65)

L'effet de ce rapport fut significatif. Une fois encore, l'Air Force changea sa position, et maintenant qu'il semblait sûr que les ovnis n'étaient pas une menace pour la sécurité nationale, les rapports sur les ovnis devaient servir à éduquer le public, ce qui était également le but du Projet Blue Book.

L'Air Force pouvait maintenant dire qu'un groupe indépendant et impartial de scientifiques n'avait trouvé aucune évidence de visites d'extraterrestres ou d'armes ennemies.

Cependant, contrairement aux recommandations de la Commission, le personnel et le budget du Blue Book commencèrent à diminuer. Le rapport statistique de Battelle, fut finalement terminé et corrobora la position de la Commission sur le fait qu'il n'y avait aucune évidence de menace (ce rapport fut classé ultérieurement sous le nom de Special Report n° 14 - voir ci-dessous). C'est ainsi qu'au moment où Ruppelt quitta le projet et l'Air Force en , il restait seul avec deux assistants.

En attendant un remplaçant, le projet fut dirigé par l'aviateur de première classe, Max Futch.