Le fiasco des soucoupes volantes

par John G. Fuller

Look, 14 mai 1968

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L'histoire extraordinaire de "l'astuce" d'un demi-million de dollars pour faire croire aux am�ricains que le comit� Condon menait une enqu�te objective.

Une �trange s�rie d'incidents dans l'�tude de l'Universit� du Colorado sur les Objets Volants Non Identifi�s a men� � une quasi-mutinerie de plusieurs des scientifiques de l'�quipe, le renvoi de 2 doctorants de l'�quipes et la d�mission de l'assistante administrative du projet.

L'�tude, annonc�e comme une enqu�te totalement scientifique de l'un des ph�nom�nes les plus intriguants des temps modernes, a d�j� co�t� aux contribuables plus d'un demi-million de dollars. Le comit� doit publier son rapport d'ici la fin de l'ann�e.

L'annonce du Secr�taire � la D�fense en octobre 1966, que l'Air Force avait choisi le Dr. Edward U. Condon et l'Universit� du Colorado pour le contrat de recherche sur les ovnis fut accueillie favorablement par les observateurs sceptiques comme par ceux convaincus de l'existence des soucoupes volantes.

Le major Donald Keyhoe et son Comit� d'Enqu�tes National sur les Ph�nom�nes A�riens, qui faisaient partie des critiques les plus s�v�res et l'�tude de l'Air Force, annonc�rent publiquement un soutien prudent et offrirent le syst�me de signalements d'ovnis au niveau national du NICAP au nouveau groupe de recherche.

Condon, alors �g� de 64 ans, physicien distingu�, ancien pr�sident de l'Association Am�ricaine pour l'Avancement de la Science et de la Soci�t� Am�ricaine de Physique, avait affront� et s'�tait soumis au Comit� de la Chambres des Activit�s Anti-Am�ricaine n1[� l'�poque du McCarthisme], et avait servi comme directeur du Bureau National des Standards U.S. de 19451951. Sa direction semblait promettre une objectivit� scientifique absolue de l'�tude. Seuls 2 d�tails semblaient d�ranger certains observateurs. 4 sur les 5 premiers enqu�teurs nomm�s �taient des psychologues. Et Robert J. Low, coordinateur du projet et homme-cl� des op�rations au sein de l'�tude, d�tenait une ma�trise de gestion administrative (bien que sa license soit en ing�ni�rie �lectrique). Certaines critiques pensaient que plus de physiciens �taient n�cessaires. Condon les assura que l'�quipe s'�quilibrerait plus, et plus tard, elle le fut.

L'�quipe du projet connut une secousse mineure d�but octobre 1966, lorsque le Denver Post publia une histoire : L'Aide de l'UC SLAPS l'Etude sur les OVNIs. Low �tait cit� disant que le projet sur les ovnis approche de pr�s les crit�res de non-acceptabilit� quant � la mani�re dont fonctionne une universit�.

Mais les probl�mes �normes pour faire d�marrer le projet laiss�rent que peu de temps pour d�battre de cette d�claration. Des briefings se tinrent dans lesquels le Dr. J. Allen Hynek, pr�sident du D�partement d'Astronomie de l'Universit� Northwestern et l'un des quelques scientifiques du pays ayant consacr� aux ovnis une �tude s�rieuse, livra � l'�quipe l'information de fond qu'il avait acquise durant ses 20 ans en tant que consultant scientifique pour l'Air Force. Plus tard, des autorit�s telles que le major Keyhoe et Richard Hall, du NICAP, le major Hector Quintanilla, de l'�tude sur les ovnis de l'Air Force, et le Dr. James McDonald, physicien � l'Institute de Physique Atmosph�rique et professeur au D�partement de M�t�orologie � l'Universit� d'Arizona, s'adress�rent au groupe. McDonald avait men� une enqu�te approfondie de lui-m�me.

Apr�s avoir examin� les centaines de rapports bien document�s d'observations de militaires et pilotes de ligne, op�rateur radar, des observateurs de police, techniques et des articulate, rational laymen, McDonald rejeta comme tr�s peu probable des explications conventionnelles des ovnis tels que la foudre en boule (plasma), des hallucinations, canulars et erreurs d'interpr�tations de ph�nom�nes naturels. Il conclut que seule une comp�tence scientifique abyssalement limit�e n'a �t� apport�e � l'�tude des ovnis dans les cercles de l'Air Force circles ces 15 derni�res ann�es. Malheureusement, durant tout ce temps, la commaut� scientifique et le public furent r�p�titivement assur�s qu'un talen scientifique substantiel �tait exploit�...

Depuis le d�but, la relation entre le Dr. McDonald et Robert Low, le coordinateur du projet, fut abrasive. Low, qui parle pos�ment, doucement et avec pr�caution, contraste fortement avec McDonald, qui est intense et parle brusquement.

La relation entre le groupe du Colorado et le NICAP fut particuli�rement importante. Le NICAP �tait cons�quent et bien organis�, et put fournir des informations sur les observations d'ovnis � une �chelle nationale. Le NICAP esp�rait que le groupe du Colorado conserverait son objectivit� scientifique en se concentrant sur les 10 % estim�s de cas de "haute cr�dibilit�", tels que ceux sur lesquels le Dr. McDonald enqu�tait.

La 1?? turbulence majeure dans le nouveau projet arriv� au d�but de f�vrier 1967. Condon, charg� de lourdes responsabilit�s dans de nombreux projets publiques et �ducatifs, ne pouvait passer beaucoup de temps dans les bureaux du projet. Low assumait les responsibilit�s de la plupart des prises de d�cisions. Mais le 25 janvier, Condon, connu pour son style breezy, anecdotal, parla devant un chapitre de Sigma Xi, la fraternit� scientifique honoraire. La Star-Gazette de Elmira (N.Y.), rapporte :

"Les objets volants non-identifi�s ne sont pas le travail de l'Air Force," a dit Dr. Edward U. Condon ici mercredi soir... Le Dr. Condon n'a laiss� aucun doute sur ses sentiments personnel sur le sujet : "Mon inclinaison en ce moment est de recommander que le Gouvernement sorte de ces affaires. Mon attitude actuellement est qu'il n'y a rien l�-dedans." Avec un sourire, il ajouta, "mais je ne suis pas suppos� atteindre une conclusion avant une autre ann�e..."

L'histoire cite �galement Condon disant : Ce � quoi nous sommes toujours r�duits est d'interroger les personnes qui d�clarent avoir eu un certain type d'exp�rience... Je ne connais aucun cas o� le ph�nom�ne �tait toujours l� apr�s que la personne l'ait signal�... et cela semble �trange, mais ces gens semblent toujours attendre jusqu'� revenir chez eux avant de signaler ce qu'ils ont vu.

Keyhoe connaissait des cas o� le ph�nom�ne �tait toujours l� apr�s que la personne l'ait signal�, et o� l'observateur n'avait pas attendu de rentrer chez lui avant de le signaler. Il se raidit. Il savait que Condon n'avait encore men� aucune enqu�te sur le terrain personnellement, pas plus qu'aucun des membres de l'�quipe n'avait encore achev� de recherche significative. Le projet n'avait que 3 mois. Je dois admettre, dit KeyhoeDavid Saunders, un membre-cl� de l'�quipe, que je suis choqu� par ces d�clarations. Est-ce une investigation scientifique ou non ?

Condon �crivit � Keyhoe que certaines de ses remarques avaient �t� sorties de leur contexte. Le NICAP �mit alors cette d�claration : Bien que nous ayants certaines r�serves au sujet des impressions des attitudes du Dr. Condon convoy�es dans certains articles de presse, nous ne voyons pas de raisons de suivre les sceptiques qui interpr�tent le projet simplement comme la derni�re man?uvre dans la campagne de propagande ed l'Air Force. Ayant rencontr� la plupart des scientifiques impliqu�s, nous sommes globalement satisfaits de leur ouverture d'esprit et de leurs plans complets...

La coop�ration du NICAP permit d'�tablir un Syst�me d'Avertissement Rapide, et les enqu�teurs de l'�quipe �taient maintenant r�partis pour des rapports sur le terrain. Saunders accorda une attention particuli�re aux �tudes sur le terrain, comme au d�veloppement d'un r�pertoire de cas de r�f�rence et � des discussions des cas les plus importants par l'�quipe. Low donnait aux membres de l'�quipe une marge consid�rable dans l'approche qu'ils prenaient. Condon, avec son bureau � une certaine distance, n'apparaissait pas fr�quemment, et certains de l'�quipe �taient souvent frustr�s � essayer de le joindre. Durant cette �poque, il semblait � certains de l'�quipe que plusieurs cas potentiellement int�ressants �taient disqualifi�s pour une enqu�te par Low pour des raisons apparemment sp�cieuses.

Un autre enqu�teur scientifique, le Dr. Norman Levine, rejoint le projet et prit imm�diatement conscience ed l'atmosph�re tendue qui se d�veloppait entre Low et plusieurs membres de l'�quipe. Condon lui-m�me fut entendu dire qu'il souhaitait que le projet puisse rendre l'argent.

Un membre senior de l'�quipe � qui on demanda de parler devant une association d'enseignants commen�a � chercher des d�tails sp�cifiques sur l'origine du projet. On lui dit qu'il pourrait trouver des informations dans le dossier des fichiers ouverts sous le titre Contrat de l'Air Force et Contexte. Le syst�me d�tendu de fichier ouvert faisait partie d'une politique g�n�rale visant � garder le projet hors la cat�gorie manteau-et-poignard (dans un memo ult�rieur, Low dit : Le point-cl� � garder � l'esprit, me semble-t-il, est que nos propres dossiers ne sont pas s�curis�s, il ne sont pa confidentiels, ils ne peuvent �tre gard�s confidentiels, pas plus qu'ils ne devraient l'�tre... Ce n'est pas incoh�rent avec les objectifs d'une universit� de garder confidentiels toutes les archives d'une activit� de recherche... ou toutes autres archives pour ce sujet).

Le membre de l'�quipe trouva la plupart des �l�ments relatifs au contrat plut�t banaux, mais 1 memo, �crit par Low aux responsables de l'universit� le 9 ao�t 1966, contenait quelques d�tails frais. Le memo, intitul� Quelques r�flexions au sur le Projet OVNI, avait �t� �crit avant que le contrat soit sign�. Dans celui-ci, Low dit :

Notre �tude serait men�e presque exclusivement par des non-croyants qui, bien qu'ils ne pourraient �ventuellement prouver un r�sultat n�gatif, pourraient probablement ajouter une masse impressionnante d'�l�ments selon lesquels il n'y a aucune r�alit� dans les observations. L'astuce consisterait, je pense, de d�crire le projet de mani�re � ce que, pour le public, il apparaisse comme une �tude totalement objective mais, pour la communaut� scientifique, pr�senterait l'image d'un groupe de non-croyants essayant de faire leur mieux pour �tre objectifs, mais n'ayant pratiquement aucun espoir de trouver une soucoupe. Une mani�re de faire cela serait de mettre l'accent sur les enqu�tes, non pas sur le ph�nom�ne physique, mais plut�t sur les gens qui font les observations - la psychologie et la sociologie des personnes et des groupes signalant avoir vu des ovnis. Si l'accent �tait mis l�-dessus, plut�t que sur l'examen de la vieille question de la r�alit� physique de la soucoupe, je pense que la communaut� scientifique aurait rapidement le message... je suis enclin � penser � cette 1?? �tape que, si nous mettons bien les choses au point et que nous prenons la peine d'avoir les gens appropri�s impliqu�s et r�ussissons � pr�senter l'image que nous voulons pr�senter � la communaut� scientifique, nous pourrions r�aliser le travail � notre avantage. Au minimum, il ne devrait pas �tre rejet�.

Lorsque Levine lu le memo, il fut d�rang� par le mot "astuce" et la phrase sur le fait que l'investigation apparaisse comme une �tude totalement objective pour le public. D'autres de l'�quipe eurent une r�action semblable.

De nombreux membres de l'�quipe furent �galement d�rang�s par la nouvelle que Condon avait d�cid� d'assister au Congr�s de Juin des "ufologues" � New York. C'�tait une convention de supporters de loin et d'observations non document�es et hautement color�es.

Le 18 septembre, Condon, Low et Saunders se rencontr�rent pour la 1?? fois en de nombreuses semaines. Suite � sa lecture du memo, Saunders �tait profond�ment pr�occup� par l'approche n�gative du probl�me ovni. Il serait facile, pensait-il, de se concentrer sur les cas de dingue-et-kook et d'�liminer de mani�re persuasive toute consid�ration s�rieuse du probl�me r�el.

La r�union se d�roula pendant 3 h. Low fut le principal � parler. Condon semblait fatigu�. La position de Low �tait que Saunders mettait son nez dans quelque chose qui n'�tait ses affaires. La position de Condon �tait qu'il ne comprenait pas ce dont parlait Saunders.

Saunders fut amen� � croire que si par chance l'hypoth�se de l'Intelligence Extra Terrestre (ETI) �tait v�rifi�e, l'annonce se envoy�e directement par Condon � l'Air Force et au Pr�sident, et ne serait jamais autoris�e � aller au public. Cela le troubla, parce que Saunders avait clairement compris que le rapport ira d'abord � l'Acad�mie Nationale des Sciences, puis au public et � l'Air Force simultan�ment. Saunders pensa qu'il ne pouvait pas laisser tomber le probl�me. Une autre r�union fut entendue.

A ce moment, Keyhoe passa soudain le mot que le NICAP allait prendre une position forte contre le comit� Condon et ne fournirait plus d'�l�ments ni de rapports. La raison, dit Keyhoe, �tait une nouvelle d�claration faite par Condon au Symposium de Spectroscopie Atomique de Gaithersburg (Md.) le 13 septembre 1967. Un rapport de la nouvelle allocution de Condon avait d�j� atteint le Dr. McDonald dans le lettre d'un coll�gue de l'Universit� d'Arizona, William S. Bickel, professeur de physique assistant sur le campus :

...l'allocution du Dr. Condon �tait amusante et divertissante, �crivit Bickel. Mais pour moi, elle �tait aussi d�cevante et surprenante. Le Dr. Condon insista principalement sur des choses dr�les. Il parla d'une offre que lui avait fait un contact�, qui, pour une somme consid�rable d�pos�e � la bonne banque, l'introduirait � l'�quipage d'un ovni. ... Il raconta comme il tracked le cas down et conclut qu'il s'agissait tr�s probablement d'un canular... Mes sentiments sur les ovnis sont sembables � ceux de nombreux gens - Je ne sais pas ce qu'ils sont, je pense que les gens voient des choses r�elles, et je pense qu'une attaque scientifique du probl�me r�soudra le myst�re  quoi qu'ils soient... L'effet net de l'allocution du Dr. Condon fut de 0, si ce n'est n�gatif...

En r�ponse � Bickel, McDonald �crivit, ...Les cingl�s sont si imm�diatement reconnaissables que l'on a pas besoin de perdre le moindre temps sur eux... Je n'arrive pas � comprendre pourquoi un groupe scientifique devrait recevoir une adresse par un membre quelconque de l'�quipe du Colorado au sujet de la frange des cingl�s...

Le mot vint de Keyhoe qu'il travaillait sur une longue lettre au groupe d'�tude du Colorado, et que le NICAP ne reconsid�rerait sa coop�ration que si les r�ponses � une liste de questions �tait satisfaisantes.

Le 27 septembre, le Rocky Mountain News (Denver, Colorado) publia ce titre : Le chef de la recherche sur les ovnis � l'UC d�senchant�. Condon �tait cit� disant : Je suis presque enclin � penser que de telles �tudes devraient �tre interrompues � moins que quelqu'un n'arrive avec une nouvelle id�e sur la mani�re d'approcher le probl�me... Le 21�me si�cle pourrait mourrir de rie en regardant en arri�re les nombreuses choses que nous avons faites. Ceci [l'�tude sur les ovnis] pourrait en �tre une.

La majorit� de l'�quipe commen�a � explorer diverses propositions, dont la possibilit� que toute l'�quipe d�missionne en masse ou �mette un communiqu� de presse ou un rapport de minorit�. Une autre proposition �tait l'�tablissement d'un groupe scientifique ind�pendant pour explorer les rapports rationnels d'observations et �liminer la static de la frange des dingues. Il y eut un accord global sur le fait qu'une �tude objective du probl�me ovni doive �tre faite et que des conclusions pr�cises et neutres doivent atteinte l'Acad�mie Nationale des Sciences, le public et l'Air Force. Une confrontation avec Low et Condon fut arrang�e. Condon exprima le regret que ses d�clarations soient apparues dans la presse. Plusieurs membres de l'�quipe parl�rent de leur pr�occupation que le contenu et la forme du rapport final refl�te ce qu'il sentaient maintenant �tre le pr�judice et Condon et Low et qui serait n�gatif de mani�re injustifiable. Les membres de l'�quipe sp�cul�rent que Condon �tait aussi fatigu� que d�senchant�. Il restait une �nigme, l'�quipe voyant tellement peu de lui.

A une r�union informelle le 12 d�cembre 1967, Saunders, Levine, McDonald et Hynek s'accord�rent sur le fait qu'une nouvelle organisation pourrait �tre form�e seulement si des membres de niveau professionnel, d�sign�s pour assurer la poursuite d'une �tude intelligente sur les ovnis ind�pendemment du fait que le rapport Condon soit n�gatif ou positif. Apr�s qu'Hynek soit parti, McDonald eut pour la 1?? fois vent du m�mo de Low, et exprima son choc.

Le 19 janvier 1968, Low appelle McDonald � l'Universit� d'Arizona. McDonald rappelle � Low le ton clairement n�gatif des d�clarations publiques de Condon pendant toute une p�riode de temps, y compris la pr�occupation d�rangeante de Condon pour les �l�ments dingues. Il met �galement en avant l'incapacit� de Condon � enqu�ter personnellement sur des cas significatifs sur le terrain ou � questionner n'importe quel membre de l'�quipe qui r�alisait une �tude s�rieuse des ovnis. McDonald insista sur le fait qu'il n'�tait pas oppos� � des conclusions n�gatives. Ce qui l'ennuyait �tait que ces conclusions n�gatives avaient d�j� �t� clairement exprim�es par Low comme Condon. Low raccrocha en col�re. McDonald pr�para une longue lettre � Low pour passer ses plaintes en revue. Low ne se mit pas � lire la lettre avant le le 6 f�vrier. Dans celle-ci, McDonald mentionnait pour la 1?? fois sa pr�occupation concernant le memo, citant � Low les phrases sur "l'astuce". Je suis plut�t intrigu� par les points de vue exprim�s ici, �crivit McDonald, mais je gather qu'ils semblent �tres venus directement de vous, else this part of the record would, presumably, not be available for inspection in the open Project files...

Melle Mary Louise Armstrong, qui avait travaill� directement avec Low en tant que son assistante administrative, se trouvait dans le bureau quand Low finit de lire la lettre. Low explosa. Il dit que quiconque avait donn� le memo � McDonald devrait �tre renvoy� imm�diatement. Puis il sembla se calmer.

Le mercredi 7 f�vrier, Saunders fut appel� au bureau de Condon. Low et Condon �taient pr�sents. Le questionnement se concentra sur le memo. Est-ce que Saunders le connaissait et savait o� il �tait conserv� ? Saunders dit que le memo n'�tait qu'une partie du probl�me global. Seul il ne lui semblait pas particuli�rement important, pensait-il. Les questions plus larges de l'int�grit� scientifique �taient pos�es. Condon, furieux de n'avoir pas �t� imm�diatement inform� que McDonald �tait au courant du memo, dit � Saunders, Pour un acte comme celui-ci, vous devrez �tre ruin� professionellement.

Saunders contra en disant que Condon et Low semblaient trait� les sympt�mes plut�t que le mal. Il leur rappela les efforts de l'ensemble de l'�quipe pour amener Low et Condon � modifier leur position insurmontable. Il passa en revue la longue s�quence d'�v�nements et rappela � Low qu'il avait bloqu� l'enqu�te d'un cas d'ovni particuli�rement startling. Low protesta que l'enqu�te � ce sujet avait �t� achev�e. Aucune mention ne fut faite de quelque insatisfaction du travail de Saunders.

Le Dr. Levine fut appel� alors que Saunders �tait toujours dans le bureau de Condon. Saunders proposa de rester. Low se leva de sa chaise et le mis physiquement � la porte. Levine �t� �nerv� par l'�jection forc�e de Saunders. A nouveau, le questionnement va droit au memo. Levine dit qu'il �tait � la r�union de Denver lorsque le memo fut donn� � McDonald. Il comprit qu'il n'y avait rien de confidentiel dans ce memo, et ne vit rien de mal dans l'action. Condon demanda pourquoi Levine ne lui avait pas apport� le memo, et Levine dit que les d�clarations publiques et priv�es de Condon avaient indiqu� qu'il y avait peu de chances d'une communication efficace. Il dit � Condon que Low lui avait claqu� la porte au nez lorsqu'il avait mis en avant la prise de charge par Low d'un cas de la base a�rienne d'Edwards, et se souvenir que Condon lui-m�me avait sugg�r� que Levine call in sick when he was scheduled to make a talk at Colorado's High Altitude Observatory.

Condon l'accusa d'�tre d�loyal et tricheur, et Levine r�pondit que la loyaut� � un but scientifique pourrait pr��miner devant la loyaut� personnelle. Condon demanda pourquoi Levine de l'avait pas invit� � venir et enqu�ter sur les cas importants. Levine indiqua qu'il ne pensait pas que c'�tait son r�le d'inviter le directeur scientifique du projet � faire cela. Le questionnement dura pr�s de 1 h. Condon renvoya abruptement Levine.

Melle Armstrong avait rejoint le projet � son d�marrage sans convictions quelles qu'elles soient au sujet des ovnis. En f�vrier 1967, elle �tait convaincue que l'�tude �tait gravement mal dirig�e. Lorsque, le 7 f�vier 1968, Condon lui dit qu'il allait renvoyer Saunders et Levine le jour suivant, la 1?? impulsion de Melle Armstrong fut de d�missionner imm�diatement. Mais elle d�cida alors de d'abord confronter Condon avec ce qu'elle consid�rait comme une documentation claire, inattaquable des facteurs derri�re le d�saccord et le moral bas de l'�quipe.

Elle parla � Condon le 22 f�vrier 1968, dans son bureau. Elle lui dit franchement qu'il semblait y avoir un manque de confiance presque unanime dans le coordinateur du projet et sa direction scientifique du projet. Elle mis en avant que Low avait montr� peu d'int�r�t � parler � ceux qui menaient les enqu�tes ou � lire leurs rapports. Elle dit que son association longue et rapproch�e avec Low lui avaient donn� des preuves solides qu'il essayait tr�s fortement d'en dire aussi peu que possible dans le rapport final, et de le dire de la mani�re la plus n�gative possible. A la demande de Condon, elle �crivit une lettre en cons�quence dans laquelle elle ajoutait que le ton du memo indiquait que Low n'�tait pas objectif depuis le d�part. Condon lui �crivit alors : Ma position est que cette lettre est un sujet confidentiel entre nous 2 et que vous la r�v�liez � qui que ce soit d'autre serait gravement non-�thique. Mais apr�s une consid�ration, Melle Armstrong pensa qu'il �tait plus important dans l'int�r�t du public d'indiquer clairement ses sentiments.

Les autres qui quitt�rent le projet pens�rent aussi avoir une obligation de parler et lorsque Condon �choua � r�pondre positivement � sa lettre de critique outspoken, McDonald amena le sujet devant les officiers ex�cutifs de l'Acad�mie Nationale des Sciences dans une protestation �crite vigoureuse. Saunders et Levine vid�rent leurs bureaux de Woodbury Hall et partirent.

Interrog� sur la quasi-mutinerie de l'�quipe d'enqu�te, Condon dit qu'il ne ferait aucun commentaire. Low indiqua qu'il avait absolument "z�ro commentaire" � faire sur le renvois. Thurston Manning, vice-pr�sident et doyen des facult�s de l'Universit� du Colorado, fit dire par son secr�taire qu'il n'avait rien � dire. Scott Tyler, en charge des relations publiques pour l'universit�, dit qu'il n'avait aucun commentaire.

L'esp�rance que l'�stablissement de l'�tude du Colorado avait apport� avec elle s'est obscurcie. Tout ce qui semble rester est l'astuce de 500 000 $.

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