Ce qu'un homme appelle Dieu, un autre l'appelle les lois de la physique.
Tesla naît à Smiljan (Croatie, puis Autriche-Hongrie) le de parents d'origine serbe. Il passe sa jeunesse en Europe de l'Est où ses dons extraordinaires lui valent une célébrité précoce. Surdoué, il est capable de réaliser de tête des opérations mathématiques compliquées, sans tables ni règle à calcul. Il parle 6 langues et sa mémoire visuelle est stupéfiante.
Plus impressionnants encore sont ses phénoménaux pouvoirs de visualisation : doté d'une imagination extraordinaire,
Tesla conceptualise une machine, la construit, la teste et en rectifie les erreurs... de tête. Si que bien que toutes
ses inventions sont virtuellement parfaites dès leur fabrication. Il dessine par exemple les plans d'un moteur à
champ magnétique rotatif
dès les années 1880s, ce même moteur à induction
qui est encore utilisé dans la
plupart des appareils industriels ou domestiques.
Mais son domaine de prédilection est l'électricité. Elle en est alors à ses balbutiements. Dès le début de ses études, il stupéfie déjà ses professeurs par sa capacité à dépasser de beaucoup leur propre entendement. Il est même renvoyé sans ménagement de la meilleure école technique de Yougoslavie après avoir affirmé qu'il peut construire un générateur qui extraierait de la puissance électrique à l'aide d'un cours d'eau. Son professeur qualifie cela à tort de "mouvement perpétuel". En fait l'élève distance rapidement ses maîtres de la vieille Europe ; il ne lui manque plus que l'aller à la conquête du Nouveau Monde. Il fait la connaissance de Robert Julius Oppenheimer.
en , Tesla débarque en Amérique. Là-bas, qui dit électricité dit Thomas Edison — l'inventeur de la lampe à incandescence. C'est donc avec lui qu'il travaille tout d'abord. Mais les 2 hommes ne s'entendent pas. Tesla voit en Edison un homme d'affaires dénué de tout scrupule, avant tout soucieux de vendre l'électricité le plus cher possible. Or lui-même tente de mettre au point un système permettant d'offrir de l'énergie gratuite pour tous. Ils se brouillent définitivement à l'occasion d'un différent touchant au partage de royalties. Désormais, Tesla travaillera seul.
Il élabore un projet de machine volante :
Comme indiqué précédemment, lorsque j'étais étudiant au collège je conçu une machine volante assez différente de celles d'aujourd'hui. Le principe sous-jacent était le son, mais ne put être mis en pratique par manque d'un moteur d'une activité suffisante. Dans les années récentes, j'ai résolu ce problème avec succès et prévois maintenant des machines aériennes dénuées de plans sustanteurs, ailerons, propulseurs, et autres attachements externes, qui sera capable de vitesses immenses et est très susceptible de fournir des arguments puissant pour la paix dans un futur proche. Une telle machine, soutenue et propulsée entièrement par réaction, est montrée sur une des pages de mes conférences, et est supposée être controlée mécaniquement, ou par une énergie sans fil. En installant des générateurs adaptés, il sera envisageable de projeter un missile de ce type dans dans l'air et de le lâcher presque exactement sur le point désigné, qui pourrait être à des milliers de miles de distance s1Autobiographie de Tesla.
Tesla emménage dans un laboratoire à Colorado Springs. Son ambition est de prouver que la télégraphie sans fil est possible vers n'importe quel point du globe. Une expérience lui montre que l'électricité, lorsqu'elle est soumise à de hautes fréquences, a tendance à s'écouler plus facilement à travers le gaz plutôt que par le métal, sous certaines conditions. Ces conditions correspondent à celle de l'atmosphère à haute altitude. A contrario, la basse atmosphère se comporte comme un parfait isolant. Vers 1898, il construit des transformateurs à hautes fréquences capables de produire des forces électromotrices de plusieurs millions de volts. C'est alors qu'il s'aperçoit que les courants produits par ces bobines sont conduits librement, même dans l'atmosphère. Selon sa théorie, le monde serait donc un conducteur naturel — un peu à la façon d'un diapason. Il pourrait donc être utilisé pour transmettre des ondes électriques émises depuis un émetteur central. Ondes qui pourraient être captées par des récepteurs placés n'importe où sur la planète. C'est dans le but de démontrer l'exactitude de cette théorie qu'il installe au-dessus du toit de son laboratoire un émetteur-récepteur. L'idée est d'envoyer une onde électrique autour de la planète et de la capter à son retour. Et comme une onde unique perdrait trop d'intensité du fait de la distance, Tesla prévoit d'émettre une succession de pulsations électriques afin de créer un cycle continu d'une intensité croissante.
Pour prouver que l'énergie électrique peut être transmise sans fil à travers la Terre, Tesla envoie dans le sol des décharges électriques colossales (2,5 millions V) qui atteignent 50 km de profondeur. En 1899, Tesla se décide à tenter cette dangereuse expérience. Les habitants du voisinage sont habitués aux travaux du savant — n'a-t-il pas réussi à illuminer 200 ampoules à une distance de 40 km sans utiliser de fil ? Tout au plus certains trouvent-ils un tantinet excentrique le mât de 60 m qui surplombe le laboratoire près de Pikes Peak (Colorado), lui même coiffé d'un globe de cuivre.
Mais l'effrayante scène à laquelle ils assistent ce jour-là ne ressemble à rien de ce qu'ils ont vu auparavant. Du globe de cuivre jaillit d'abord un bref éclair. Puis la petite langue de foudre grandit peu à peu pour devenir un immense arc électrique, qui crépite dans le ciel à près de 50 m du sol. Des coups de tonnerre éclatent. Tout autour du laboratoire, la pelouse se met à luire comme si elle était devenue phosporescente. Des bornes à incendie environnantes jaillisent des jets d'étincelles longs de 10 cm. Le simple fait de marcher provoque une décharge électrique qui va du pied jusqu'au troittoir. Chaque chose semble électrisée.
Dans ce jardin traversé d'éclair, une silhouette irréelle : le docteur Tesla surveille son expérience, juché sur des semelles compensées en caoutchouc — un isolant. La génératrice municipale d'électricité finit par rendre l'âme. Elle n'a pas supporté l'afflux dévastateur d'énergie. Ses circuits ont fondu.
Tesla vient d'établir un record — qui tient toujours — de l'étincelle artificielle ayant eu la plus longue durée de vie. Tesla démontrait aussi sa capacité à déchaîner la foudre et le chaos.
C'est au cours de ces expérience que Tesla capta des actions électriques périodiques
qu'il crut provenir de
communications interplanétaires, alors qu'il s'agissait probablement d'ondes radio naturelles issues des étoiles.
en , un an après l'expérience de Colorado Springs, Tesla part pour New York et commence la construction de son premier émetteur sans fil, installé au sommet d'une tour. Pour financer le projet, il parvient à convaincre le millionnaire John Jacob Astor et l'avisé financier J.-P. Morgan. L'édification de la tour, baptisée Wardenclyffe, est donc entreprise à Long Island. Le chantier dure 3 années. Tesla annonce alors une autre avancée technique : à condition de coupler ses émetteurs à une source d'énergie assez puissante, il espère pouvoir transformer la croûte terrestre en une prise électrique géante ! Selon Tesla, pour obtenir toute l'électricité dont l'humanité aurait besoin, il suffirait d'enfoncer une tige dans le sol et de la relier à un transformateur. Quand à l'énergie initiale, elle serait produite en utilisant des centrales hydrolélectriques. Théorie qui ouvre des perspectives infinies : l'électricité gratuite pour tous.
Mais le projet de Tesla recèle aussi une puissante de destruction terrifiante. Que se passerait-il en effet si au lieu d'être répartie équitablement sur la planète, toute l'électricité était dirigée en un seul point du globe ? Selon les calculs de Tesla, l'émetteur pourrait fournir une puissance représentant 100 milliards de watts. Focalisée pendant une courte période sur une seule fréquence, cela reviendrait à produire une force de 10 000 000 000 000 000 joules, soit 10 mégatonnes de TNT, soit à peu près la puissance de l'explosion qui eut lieu à Tunguska. Ainsi tenait-il sans doute au bout de ses doigts une arme redoutable, aussi puissante que la bombe nucléaire, qui pouvait être dirigée vers n'importe quel point du globe.
Mais Tesla ne devrait jamais avoir l'occasion de le démontrer. En 1903, Morgan lui retire son soutien. Cette année-là, New York connaît
un krach boursier. Mais le lâchage ne semble pas uniquement dicté par ce revers de fortune. En fait, Morgan craint que l'inventeur qui n'en fait qu'à sa tête ne
devienne incontrôlable. Un rayon de la mort
s2"Sending
of Messages to Planets Predicted by Dr. Tesla on Birthday", New York Times, 11 juillet 1937, p. 13, col. 2
(tel que celui que l'on suspectera plus tard derrière le projet HAARP) est
encore tout à fait admissible. Mais alimenter le monde entier en électricité gratuite ne l'est peut-être pas.
En 1919, Tesla refait parler d'une machine volante s3"Tesla's New Monarch of Machines", New York Herald, 15 octobre 1911.
Dès dès en , Tesla aurait été engagé pour mener à bien le projet Rainbow. Il y aurait participé jusqu'en en , où en contradiction avec certains aspects moraux du projet, il finira par le saboter et démissionner.
La nuit orageuse du le , un ami vient rendre visite à Tesla à New York. On lui demande de de prendre une commande de graines pour oiseaux et de nourrir les pigeons du parc, un passe-temps que Tesla a apprécié pratiquement tous les jours durant plus de 30 ans. Le lendemain une femme de chambre ne tient pas compte de la demande de Tesla de rester seul et pénètre dans la chambre pour un nettoyage de routine. Elle trouve Tesla dans son lit, mort, serrant sa poitrine. Il avait 86 ans. Dans le courant de l'année, la Cour Suprême va trancher dans le procès avec Marconi (qui aurait utilisé 17 des idées déposées par Tesla) : Tesla était bien l'inventeur de la radio s4Manning 1996.