en , Dominique Strauss-Khan est cité dans l'affaire
du Carlton de Lille, comme se faisant "livrer" des prostituées à Washington.
Instruction
en , Dominique Strauss-Khan est mis en examen
pour proxénétisme aggravé en bande organisée, une qualification criminelle passible des assises.
en , après avoir instruit pendant plus de 2 ans les magistrats Stéphanie Ausbart et Mathieu
Vignau abandonnent la qualification criminelle pour ne retenir qu'un délit de proxénétisme aggravé en réunion,
s'orientant ainsi vers un procès en correctionnelle
s1"Le
procès de l'affaire du Carlton en 6 questions", Le Monde, 2015-01-31.
En tout 14 personnes (12 hommes et 2 femmes) sont poursuivies devant le tribunal correctionnel de Lille :
René Kojfer (ancien chargé des relations publiques du Carlton de Lille), 1ʳᵉ personne poursuivie dans l'affaire
pour avoir mis en relation des prostituées avec des entrepreneurs du Pas-de-Calais qui connaissaient Strauss-Kahn.
David Roquet (ex-directeur de la société Matériaux enrobés du Nord), une filiale du groupe de BTP Eiffage dans
le Pas-de-Calais, pour abus de biens sociaux et escroquerie. Il est soupçonné d'avoir réglé, au titre de frais
professionnels, des dépenses liées aux soirées. Jean-Luc Vergin (son ancien supérieur hiérarchique) est également
poursuivi. Le groupe de BTP porte plainte et se constitue partie civile.
Dominique Alderweireld, dit Dodo la Saumure, ami de longue date de René Kojfer et tenancier français de
salons de massage et de prostitution en Belgique. La justice lui reproche d'avoir envoyé depuis la Belgique des
prostituées dans la région lilloise, à Paris et aux Etats-Unis. Sa compagne et partenaire en affaires Béatrice
Legrain, accusée des mêmes faits, a de son côté indiqué avoir accompagné une prostituée à un rendez-vous libertin,
à Paris, auquel participait Dominique Strauss-Kahn.
Francis Henrion (directeur du Carlton de Lille), soupçonné, comme Hervé Franchois (propriétaire de l'hôtel),
d'avoir aidé des clients à trouver des prostituées.
Dominique Strauss-Khan, accusé d'être le principal bénéficiaire
des "soirées libertines" qui se seraient tenues à Lille, Washington ou Paris. Lui
affirme ignorer que les participantes étaient en fait des prostituées rémunérées.
Fabrice Pazskowski (responsable d'une société de matériel médical dans le Pas-de-Calais et proche de Dominique
Strauss-Kahn), soupçonné d'avoir coorganisé et participé à des soirées avec DSK à Paris et Washington.
Virginie Dufour (ancienne compagne de Paszkowski et dirigeante d'une société d'événementiel), soupçonnée d'avoir
organisé et payé des voyages de prostituées à Washington pour des rencontres avec DSK, et donc poursuivie pour
proxénétisme aggravé et escroquerie.
Emmanuel Riglaire (avocat du barreau lillois), Antoine Tran Van Thanh et Anne-Sophie Ville.
en , Kojfer est brièvement écroué pour violation de son contrôle judiciaire.
Procès
en , après 3ᵉ semaines de procès, 2 avocats de parties civiles annoncent qu'ils abandonnent
les poursuites engagées à l'encontre de Dominique Strauss-Khan, car
leur conviction ne suffit pas. Le lendemain, Frédéric Fèvre (procureur de Lille) requiert sa relaxe pure
et simple, arguant que En mettant dans la balance tous les éléments à charge et à décharge, je considère
que ni l’information judiciaire, ni l’audience n’ont permis d’établir la preuve de la culpabilité de M.
Strauss-Kahn. Il ajoute que La notoriété ne doit être en aucun cas une présomption de culpabilité.
le , Fèvre rend son réquisitoire définitif dans lequel il demande un non-lieu pour
Dominique Strauss-Khan. Le le , ce dernier est
effectivement relaxé, le tribunal correctionnel de Lille ayant estimé que celui-ci avait eu un comportement de
client non répréhensible par la loi pénale et n’ayant fait que bénéficier des modalités d’une prestation
sexuelle de groupe.
Tous les prevenus seront relaxés, à l'exception de Kojfer, condamné à un 1 an de sursis.